Une maison de santé à Ste-brigitte
Le pôle de santé Centifolia, avenue de La Libération, abrite une dizaine soignantes qui peuvent se coordonner autour d’un patient. Un modèle à suivre.
En moins de quatre mois, elles n’ont pas chômé. Dix professionnelles de santé et deux assistantes se sont regroupées sous un seul toit et une même appellation : pôle de santé Centifolia, la première Maison de santé pluridisciplinaire (MSP) de Grasse, qui a ouvert début janvier avenue de la Libération. Juste au-dessus de la pharmacie. Pratique.
On y trouve quelles soignantes ? Quatre femmes médecins généralistes, une sage-femme, deux infirmières, une diététicienne nutritionniste, une orthoptiste et une psychologue clinicienne, psychothérapeute. Et il reste de la place pour d’autres soignants et d’autres patients. Y compris pour un médecin référent.
Coordination autour du patient
La singularité du lieu : ces personnels de santé se coordonnent sur un cas, si nécessaire « afin d’améliorer la prise en charge du patient », explique le docteur Margot Dupret, qui a cherché un local pendant deux ans pour monter sa MSP, label délivré sous certaines conditions par l’agence régionale de santé (il en existe deux autres dans le pays grassois : Saint-vallier et Valderoure).
Au nombre de ces conditions ? « Mettre en place un suivi de pathologies chroniques sur le territoire et travailler en équipe autour d’un patient, en améliorant la communication et la prise en charge » , résume le docteur Margot Dupret, gérante de la Maison de santé pluridisciplinaire, qui répond également à une problématique sensible : le manque de généralistes. « Grasse en compte 45. Moins qu’au niveau régional. Sept sont partis à la retraite et n’ont pas été remplacés. D’ici 3 à 5 ans, il y aura un sérieux problème », note la porteuse du projet de MSP qui a présenté son argumentaire à l’agence régional de santé le 1er octobre dernier. « Il a été validé dans la foulée et labellisée début janvier. » Depuis son ouverture, ce cabinet aux multiples disciplines a développé ses partenariats, ses compétences et s’est appareillé.
Formées sur l’obésité de l’enfant
« Nous avons mis en place un partenariat avec l’hôpital Lenval qui nous forme sur place au dépistage et suivi de l’obésité de l’enfant, une vraie problématique de territoire », explique le médecin, qui participait samedi avec ses collègues à une formation animée par la structure OBEPACA.
La MSP a mis aussi sur pied un protocole de dépistage de la rétinopathie diabétique. « Grasse manque d’ophtalmologistes et les délais sont très longs pour avoir un rendez-vous. Nous nous sommes équipées du matériel et l’orthoptiste se forme .»
Margot Dupret, qui concède un démarrage sur les chapeaux de roues, estime que c’est cette coordination qui rend la MSP si intéressante. Et elle n’est pas la seule.
« Idéale pour débuter »
Alice Debard, psychologue, apprécie la prise en charge globale d’un patient sur tous ses aspects. « C’est plus cohérent, les démarches sont simplifiées aussi pour le patient. »
« Les deux infirmières libérales du
cabinet sont aussi « Asalée » , reprend Margot Dupret, ce qui signifie qu’elles peuvent intervenir en complément des médecins qui délèguent des actes de soin : suivi des pathologies chroniques comme le diabète, électrocardiogramme, examen des pieds, suivi diététique… » Enfin, parmi les atouts de la MSP, elle est un argument de poids pour attirer de jeunes médecins : « Pour se lancer, une MSP, c’est idéal. On n’est pas seul. Je me suis aperçue qu’il y avait un besoin de sagefemme à Grasse, en un mois et demi j’ai rempli mon planning », assure Marion Bossenauer, sagefemme.