Le CHU de Nice paralysé par une panne informatique
Le centre hospitalier a été victime d ’un black-out numérique qui a provoqué hier une sacrée pagaille. Les problèmes de tous types se multiplient ces derniers temps au sein de l’établissement.
Plus les années passent, plus le centre hospitalier Pasteur 2 à Nice, inauguré en juillet 2015, apparaît comme un colosse aux pieds d’argile. La panne informatique qui l’a plongé hier dans un black-out numérique en est une nouvelle illustration.
Il a fallu toute l’abnégation du personnel pour tenter de faire fonctionner le paquebot en l’absence d’ordinateurs et de téléphonie. La panne s’est produite dans la nuit et a duré jusqu’en milieu d’après-midi. « Une défaillance au niveau de l’infrastructure réseau », a précisé bien tardivement la direction du CHU. Elle a écarté l’hypothèse de la cyberattaque.
Si ce plantage général a révélé les fragilités de l’établissement en matière informatique, elle a aussi mis en lumière l’incapacité du CHU à communiquer en temps de crise. Que ce soit en interne ou en externe. Aucun cadre pour donner des informations.
Des cadres agacés
De quoi agacer au sein de l’établissement. Tous les téléphones fixes étant en rideau, une liste de secours a été diffusée dans la matinée en interne. Problème, elle n’était pas à jour. Le numéro du service de dépôt du sang était ainsi inopérant.
Il a fallu faire partir un rectificatif en urgence, alors que les équipes médico-soignantes se débattaient en mode « dégradé », de l’aveu même de la direction. La transmission directe au sein du dossier patient informatisé n’était pas plus opérationnelle.
« Ceux qui travaillent n’ont pas le nez sur leurs mails. Ça peut poser des problèmes dans ces conditions quand il faut aller vite avec un patient. Il est impossible de joindre les médecins d’astreinte sur les téléphones fixes, ça ne passe que par les portables et l’information est minimale », s’est ainsi agacée hier matin anonymement un cadre du CHU auprès de Nice-matin. Alors qu’à l’accueil on recevait les entrants avec un papier et un stylo, un patient a dû être dérouté et emmené par le Samu à l’institut Arnault-tzanck de Saint-laurent-duvar, pour des examens. « Cette panne a de graves conséquences, s’est insurgé Michel Fuentes, secrétaire départemental Force ouvrière santé 06. Le standard est inaccessible, le Smur rencontre des difficultés téléphoniques, les résultats du laboratoire ne sont pas disponibles. Je suis inquiet pour nos patients. Comment le CHU de la 5e ville de France peut-il en arriver là ? »
Le syndicat a réclamé la tenue d’une commission de santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) extraordinaire (EXCHSCT). Selon plusieurs sources internes, les difficultés informatiques sont nombreuses depuis des mois. Manque d’effectifs en pleine crise de la Covid entraînant des surmenages, problèmes de sécurité avec l’intrusion d’armes à feu, bugs informatiques : le CHU envoie depuis quelque temps d’inquiétants signes de faiblesse.