Navalny : l’avertissement de Washington à Moscou
Alors que les alliés du détracteur du Kremlin envisagent une journée de manifestation, Américains et Européens exigent sa libération.
Washington a averti hier qu’il y aurait des « conséquences » pour Moscou si Alexeï Navalny mourait, au moment où ses alliés préparaient une grande manifestation en Russie pour « sauver la vie » du principal détracteur du Kremlin, malade et en grève de la faim dans son pénitencier. La pression occidentale est aussi montée d’un cran hier, la France se disant « extrêmement préoccupée » tandis que Berlin demandait d’« urgence » un traitement médical « adéquat ». Aujourd’hui, les chefs de la diplomatie de l’union européenne se pencheront sur le cas du militant anticorruption de 44 ans. Les Européens comme les Américains exigent la libération d’alexeï Navalny. Et la Maison-blanche a averti hier que les membres du gouvernement russe seraient « tenus pour responsables » de son sort. En réponse, l’ambassadeur russe à Londres, Andreï Kéline, a affirmé que Moscou ne le laisserait pas « mourir en prison », tout en accusant, sur la BBC, l’opposant de « vouloir attirer l’attention ». Les alliés de M. Navalny ont de leur côté appelé les
Russes à sortir dans la rue ce mercredi à 19h (16h GMT) pour ce qu’ils espèrent être « la plus grande manifestation de l’histoire moderne » de la Russie. Cette manifestation est organisée le même jour que le discours annuel du président Vladimir Poutine devant les deux chambres du Parlement, lors duquel il évoquera les « objectifs » pour développer la Russie et les élections législatives de l’automne prochain.
État critique
Des médecins proches d’alexeï Navalny ont dit samedi craindre qu’il ne fasse un arrêt cardiaque « d’une minute à l’autre » en raison de son état de santé. Ils ont en outre indiqué qu’ils avaient été empêchés de lui rendre visite. Le Parquet russe a pour sa part demandé vendredi que plusieurs organisations liées à M. Navalny soient déclarées « extrémistes » et donc interdites en Russie.