Nouvelle vague
Stéfanos Tsitsipas a remporté son 1er Masters 1000. Sans doute pas le dernier
Le nouveau leader à la Race s’appelle Stéfanos Tsitsipas... juste devant Andrey Rublev. Le Grec de 22 ans, vainqueur du Moscovite en deux manches, n’a pas fait que remporter son premier Masters 1000 à Monaco. Il a aussi marqué les esprits - pas un seul set de perdu -, se posant comme le symbole de cette nouvelle vague qui, un jour ou l’autre (reste à savoir quand précisément) prendra la relève du ‘’Big 3’’ sur la planète tennis. A Monaco, Medvedev était empêché (Covid), Thiem était forfait, Alexander Zverev s’est arrêté au 3e tour... Andrey Rublev (23 ans), lui, a été formidable : il a sorti Rafael Nadal, ce qui, sur terre, revient à escalader l’everest.
Or, le manque d’oxygène a fini par rattraper le Russe, incapable de donner son meilleur lors de cette finale totalement maîtrisée par un Tsitsipas tranchant, gros serveur, mobile, quasi-parfait, en somme. Rublev n’a pratiquement jamais pu s’appuyer sur les frappes lourdes et profondes de Tsitsipas. Il a même boisé quelques coupsdroits (son arme fatale) et terminé la rencontre avec dix coups gagnants pour 21 fautes directes. Tsitsipas adore la terre et ses glissades imposées. Il s’est engouffré sur les 2e balles pas assez giclantes de Rublev, faisant le break à chaque début de manche et pillonnant le revers du Russe. Un Rublev
rendu sans doute un peu nerveux par l’événement (sa première finale de Masters 1000) mais surtout trop émoussé pour aller puiser dans le dépassement de soi. Voilà, cette finale en elle-même, sans public ni scénario à suspense, ne restera probablement pas gravée dans les mémoires. Mais ce Monaco 2021 peut marquer le début d’une ère nouvelle sur terre. Pour décrire son bonheur lors de la remise de la Coupe, Tsitsipas a évoqué « la meilleure semaine de sa vie » . Il fait désormais figure de prétendant très crédible pour Roland-garros, où l’athénien rêve de battre Nadal. « Tout commence à Monte-carlo », a-t-il paraphé sur la caméra après la balle de match.
FRANÇOIS PATURLE