Rublev n’avait plus la force
Le Russe, tombeur de Rafael Nadal en quart de finale, avait laissé beaucoup trop d’énergie ces derniers jours. « Epuisé », comme il l’a reconnu, il n’a pu suivre la cadence de Stéfanos Tsitsipas.
Trois sets jeudi soir contre Bautista-agut, autant contre Nadal vendredi à la tombée de la nuit. Andrey Rublev avait déjà laissé beaucoup d’énergie avant d’atteindre la finale. Bien plus que Stéfanos Tsitispas. Sans doute trop pour pouvoir jouer crânement sa chance. Le Rublev d’hier n’avait plus grand-chose à voir avec celui qui giflait toutes ses balles et assommait Nadal, dans les cordes pendant les 2h33 d’un combat grandiose. Un constat que le Moscovite n’a pu que corroborer au moment d’analyser son match. « Je me sens fatigué après tous ces matchs, épuisé. Mais ce n’est pas une excuse. Il était juste meilleur que moi, et c’est tout ».
Il passe devant Federer au classement ATP
Meilleur, Tsitsipas l’a été dans tous les domaines, lui qui n’a pas eu à sauver la moindre balle de break. « Tout ne s’est passé comme je le souhaitais. Je suis très triste de la finale, de ne pas avoir gagné mais surtout de ne pas avoir opposé de résistance, même si Stéfanos a montré un excellent jeu ». Certes, le Russe est passé à côté de sa finale, mais son tournoi monégasque reste largement positif. Pour la première fois de sa jeune carrière, il a atteint une finale de Masters 1000, le tout en sortant avec la manière le maître des lieux, Rafael Nadal. « Bien sûr, je suis content de la semaine qui restera spéciale parce que j’ai battu des grands joueurs, dont l’un des meilleurs de l’histoire ».
Après sa demi-finale il y a quinze jours au Masters 1000 de Miami, à 23 ans, Rublev confirme qu’il a bien passé un cap cette année. Déjà huitième mondial avant sa semaine monégasque, il va doubler sa majesté Federer grâce à ses 600 points glanés hier. D’ailleurs, Rublev est de loin le joueur qui a remporté le plus de matchs depuis un an et demi (65 devant Djokovic et Tsitispas 51). Ce qui lui a permis de grimper au classement, d’engranger sept titres depuis le début de l’année 2020, sur des ATP 250 ou 500.
« Je suis très régulier »
Reste désormais à confirmer à l’échelon supérieur, sur les Grands Chelems, où il n’a pas encore atteint le dernier carré.
« Etre le spécialiste des ATP 500, je ne vois pas les choses sous cet angle, a-t-il réprimé hier. Je veux juste travailler, me concentrer, progresser, peu importe le type de tournoi. Mais je suis content, parce que je suis très régulier en ce moment et je réalise ma meilleure saison jusqu’à présent. On verra la suite... » La suite passera par Barcelone, où il est censé jouer cette semaine, puis Madrid, Rome et Roland-garros. Un Grand Chelem, où il avait coincé en quart de finale l’an passé, face à... Stéfanos Tsitsipas. De quoi nourrir un peu plus la rancoeur de Rublev. La prochaine confrontation entre les deux hommes vaudra cher.