Les saisonniers auront accès au chômage partiel
Ce sont parfois des initiatives isolées qui produisent de grands effets. C’est un peu ce que se dit cette semaine Franklin Malortigue, jeune entrepreneur tropézien, en qualité de « lanceur d’alerte », à l’annonce de l’ouverture de l’activité partielle aux travailleurs saisonniers.
L’affaire remonte à début mars. Le jeune homme qui préside aux destinées du fameux club-restaurant tropézien, le Gaïo, s’est senti fort dépourvu lorsqu’il s’est agi de préparer sa saison.
Contrats impossibles
« J’ai un certain nombre de saisonniers récurrents, et je me dois de leur reproposer un poste, sauf que puisque nous n’avons pas de date d’autorisation de réouverture, je suis dans l’impossibilité de signer quoi que ce soit... Courant mars, j’ai écrit à la DIRECCTE (1) pour savoir ce qu’il en était au sujet de cette incertitude sur mes effectifs et comment leur faire un contrat, car il faut préparer notre saison et je ne peux pas me permettre de perdre un staff formé et efficace », résume-til.
La réponse sur cette « anomalie » n’étant pas à la hauteur de ses espérances, il fait part de son souci à Thierry Fontaine, président de l’umih (Union des Métiers et des Industries de l’hôtellerie) du Rhône qui fut autrefois directeur au sein de son établissement. Ce dernier communique la préoccupation au siège parisien de l’association qui promet de faire « remonter l’information » lors de la réception d’une délégation par la ministre Élisabeth Borne. Et voilà que – hasard ou coïncidence –, la ministre du Travail et de l’emploi annonce dans la foulée des mesures spécifiques pour les saisonniers !
« Fin juin », l’indice sur les réouvertures
« La nouvelle a été comme une bouffée d’oxygène et me réconcilie avec le gouvernement ! Enfin nous allons pouvoir nous lancer sur la production de contrats et préserver notre équipe. C’est aussi une vraie reconnaissance pour eux », se réjouit Franklin.
L’annonce doit faire l’objet d’un décret, mais il est d’ores et déjà acté que « cette prise en charge exceptionnelle des contrats non exécutés afin de préparer sans délai la reprise d’activité, sera possible jusqu’à fin juin », indique le ministère. Une date qui fait office d’indice supplémentaire quant à la réouverture prochaine des bars et restaurants... « Si les aides s’arrêtent fin juin, c’est que l’on peut espérer voir la fin du tunnel à cette période », imagine le Tropézien qui d’ordinaire rouvre pour le week-end de Pâques. La mesure, qui avait déjà préservé les saisonniers des stations de montagne, concerne entre 100 000 et 150 000 travailleurs, dont une bonne partie en exercice dans le Var, département pour lequel les revenus tirés de l‘économie touristique sont prépondérants.
1- Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi