policiers en renfort dans les Alpes-maritimes
Le Président Macron a confirmé hier le déploiement de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires sur la durée du quinquennat. Dans le département, les réactions sont partagées.
Emmanuel Macron a poursuivi, hier à Montpellier, son offensive politique sur le thème de la sécurité. Après avoir effectué une tournée des « points chauds » de la ville, il s’est de nouveau engagé à créer 10 000 postes supplémentaires de policiers et gendarmes sur la durée du quinquennat. Il a également confirmé la construction de 15 000 places de prison avant fin 2027.
Dans les Alpes-maritimes, sur la seule année 2021, 95 postes de policiers nationaux sont annoncés : 22 sur la circonscription de Nice, 17 sur celle d’antibes, 13 sur celle de Cagnes-sur-mer, 15 sur celle de Cannes, 11 sur celle de Grasse et 17 sur celle de Menton.
Des réactions politiques contrastées…
Le député LREM Loïc Dombreval salue aussitôt « une bonne nouvelle pour nos concitoyens et un geste fort pour lutter contre la délinquance. » Christian Estrosi (LR), «remercier maire de Nice, tweete pour » le Président.
« Ça fait plusieurs années qu’on se bat pour avoir des effectifs en plus », rappelle Louis Nègre (LR). Le premier magistrat de Cagnessur-mer
apprécie : « Le gouvernement a été sensible aux remarques émises par ceux qui sont sur le terrain. [...] C’est un renfort de près de 10 % et je m’en félicite. » D’autres, au sein des Républicains,
voient le verre à moitié vide. La députée Michèle Tabarot fustige « un nouvel exercice d’autosatisfaction indécent, alors que notre pays apparaît fracturé comme jamais. [Cela] ne suffira pas à masquer l’échec de son quinquennat avec l’explosion de l’hyper-violence et de la délinquance en France. » Sur Twitter, Eric Ciotti cible le volet pénitentiaire et engage la bataille des chiffres : « Depuis le début du quinquennat d'emmanuel Macron, la France compte seulement 1657 places supplémentaires de prisons, dont la quasi-totalité sont issues de décisions du précédent gouvernement. On est très loin des 15 000 promises et des 7 000 annoncées. »
Ce qui lui vaut une réplique immédiate et cinglante du garde des Sceaux, Éric Dupond-moretti : « Votre bilan appelle un peu de modestie, M. Ciotti. Sur vos 7 500 places annoncées en 2011, seules 2 450 sont sorties de terre. Sur les 15 000 places en 10 ans annoncées par Emmanuel Macron, 7 000 sont déjà lancées. Les autres le seront très bientôt. »
... et des réactions syndicales prudentes
Côté syndical, Laurent Martin de Frémont, secrétaire de l’unité départementale SGP FO, avance sur la pointe des mots. « Si ce sont réellement des créations de postes de gardiens de la paix, alors oui, c’est une avancée, concède-t-il. Mais il faut s’assurer qu’il ne s’agit pas de contractuels. À l’échelon national, ce chiffre de 10 000 fonctionnaires de plus nous ramène à peine au niveau de 2007. » Nicolas Vincent, secrétaire départemental adjoint d’alliance, manifeste la même prudence : «Ilfaudra attendre la fin des mouvements de mutation annuels pour dresser un bilan. En 2020, on nous a vendu soixante nouvelles affectations… mais il y a eu 55 départs simultanés ! À l’arrivée, le solde était loin d’être aussi positif qu’espéré. »