Nice-Matin (Cannes)

Un chemin de découverte qu’ils prennent à reculons !

Dans le quartier Saint-jacques, le projet d’aménagemen­t piétonnier inquiète fortement des riverains, qui craignent autant pour leur tranquilli­té que pour la sécurité des lieux. Débat.

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Àpeine à l’écart d’une intense circulatio­n, on y découvre soudain une paisible quiétude. On y entend aussi le chant des oiseaux, qui profitent de cet écrin verdoyant pour déployer leurs roucoulade­s. Il y a de belles propriétés avec des jardins aux oliviers, et des murs de pierres pour les protéger. Un monde à part dans le quartier Saint-jacques, le long du canal de la Siagne, auquel on accède par le chemin de la Victorine. Rien à voir avec les plateaux de cinéma, mais le petit Eden de six familles.

À l’entrée depuis l’avenue Mistral, un renfonceme­nt où se garer : parking privé réservé aux riverains.

Et, sur la façade la première propriété, le panneau «Attention, chien méchant ».

« Un véritable coupe-gorge »

C’est là que la mairie et le Sicasil projettent d’aménager un sentier découverte. Une promenade destinée à tout un chacun, entre les axes routiers du chemin des Chênes et de l’avenue Mistral, via ce chemin de la Victorine,

puis le canal de la Siagne, sur un total de 380 mètres environ.

Parcours pédestre auquel les riverains font aujourd’hui barrage.

« Ce projet est une grave erreur, une stupidité fort onéreuse, s’insurge sans mâcher ses mots Jean Lecouflé, ingénieur retraité, qui n’y va décidément pas par quatre chemins. Ce hasardeux parcours sans vue n’est ni charmant ni écologique, ce n’est pas Grassois. »

Dénonçant, en vrac, l’étroitesse du chemin de la Victorine (« cas d’accident, comment vont passer les secours ? »), sa chaussée détériorée, une portion du canal décrite comme «un véritable coupe-gorge » en l’absence d’éclairage ( «et puis même, il peut être à double tranchant »), et le danger de monter sur le daleau en béton qui recouvre le canal, celui-ci estime encore que ce n’est pas un bon itinéraire pour les passants comme pour les écoliers.

Sans consultati­on, avec concertati­on

Laurent Mayenc, autre résident de la troisième génération sur les lieux, lui emboîte le pas : « En plus, on veut faire une promenade paysagère, mais si le projet de prolongeme­nt de la pénétrante se réalise finalement [N.D.L.R. : attaqué lui aussi, il est actuelleme­nt soumis au jugement du Conseil d’état], il devra également passer par là et on aura dépensé de l’argent public pour un aménagemen­t qui ne sert plus à rien ». On l’aura compris, tous prennent le Chemin découverte à reculons. Mécontents qu’il ait été élaboré sans leur consultati­on, ceux-là ont adressé au maire une pétition. Et, à la suite de notre démarche, les voilà soudain convoqués pour concertati­on. Reste à savoir vers quels intérêts, général ou particulie­rs, le chemin va désormais s’orienter. Quoi qu’il en soit, pour les décideurs, ce ne sera sans doute pas une promenade de santé.

Entre l’avenue de Mistral et le Chemin des Chênes, le petit chemin de la Victorine accède au canal de la Siagne, dans un environnem­ent privilégié. C’est cet espace bucolique que les résidents entendent préserver en l’état, quand la mairie et le Sicasil projettent d’en faire une promenade pédestre ouverte à tout un chacun, sur environ  mètres.

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(Photos A. Carini) Des riverains qui manifesten­t leur opposition au projet d’un bout à l’autre de la portion.
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