Gueye, l’anti-star
Pour profiter des arabesques de Neymar et des accélérations de Kylian Mbappé, il faut les ballons remontés inlassablement de la mine par le puissant récupérateur sénégalais.
Pour qualifier ses matches impressionnants contre le Bayern Munich en quarts de finale de Ligue des champions, à l’aller comme au retour (3-2, 0-1), son entraîneur Mauricio Pochettino l’avait comparé à « une machine ».
« Il a énormément progressé », salue Fred Bompard, ex-adjoint de Rudi Garcia à Lille, où ‘‘Gana’’, aujourd’hui âgé de 31 ans, a débarqué à 17 ans en provenance de l’institut Diambars, une prestigieuse école de football au Sénégal et a débuté en pro à 19.
« Il est capable de courir longtemps », poursuit l’actuel entraîneur de Guingamp (L2). « A la récupération, il a toujours été comme ça, dans le harcèlement, il va chercher le ballon dans les pieds de l’adversaire. »
Mais la machine semblait s’être enrayée au coeur d’un hiver difficile sur le plan individuel. Déjà l’an dernier, transféré pour environ 32 millions d’euros en provenance d’everton, il avait plongé après des débuts tonitruants, notamment un match énorme face au Real Madrid en Ligue des champions.
« Coéquipier idéal »
Cet hiver, contre Saintétienne (1-1) en janvier, pour le premier match de Pochettino, il avait manqué des passes, perdu des ballons faciles... Sorti à la pause à Barcelone (4-1), Gueye avait été catastrophique au match suivant contre Monaco, vainqueur 2-0 au Parc des Princes.
Mais « il reste toujours calme, malgré les petits couacs », explique Jimmy Adjovi-boco, un des fondateurs des Diambars.
Gana, son deuxième prénom, le prénom de son grand-père, celui qui est floqué sur ses maillots, « est un garçon formidable » , reprend Bompard. « J’ai adoré travailler avec lui, il était beaucoup plus jeune, et c’était déjà une force tranquille. Il ne s’énervait jamais, toujours lucide. »
« C’est un bon footballeur », intervient Bompard. «Ce n’est pas un joueur de dernière passe, mais il participe quand même à la construction, en soutien. Il est très important, surtout dans une équipe comme Paris qui fait le jeu ».