Les terrasses rouvertes à la mi-mai ?
Le confinement devrait prendre fin le premier week-end de mai, tandis que le calendrier de réouverture évoqué par Emmanuel Macron, lors de sa dernière allocution, serait acté.
L’exécutif maintient, en dépit d’une décrue encore fragile de l’épidémie, son objectif de lever progressivement les restrictions en mai, en supprimant notamment la limite des 10 km dès le 2 mai au soir et en rouvrant les terrasses mi-mai, grâce à l’accélération de la vaccination.
Sur tout le territoire, « il apparaît que nous pourrions être au pic, ou proches de l’être », a souligné hier le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal à l’issue des Conseils de défense et des ministres. Le calendrier tracé fin mars par le président Emmanuel Macron reste « la base de travail » selon M. Attal, et le chef de l’état devrait annoncer lui-même ces modalités de réouverture d’ici la première semaine de mai.
En attendant, Le Premier ministre Jean Castex dirigera aujourd’hui à 18 h une conférence de presse, en présence des ministres de l’éducation Jean-michel Blanquer et de la Santé Olivier Véran, pour aborder les sujets des frontières, des écoles et de la campagne de vaccination.
Adaptation territoriale ?
Emmanuel Macron prévoirait d’alléger éventuellement le couvre-feu et de rouvrir à partir de mi-mai les commerces non alimentaires et lieux de culture, avec des jauges réduites. Des adaptations territoriales sont à l’étude, avec une jauge plancher de 35 % dans les lieux de culture, qui varierait en fonction de la circulation du virus. Le choix de l’exécutif concernant la levée progressive des restrictions reflète sa conviction que le nombre de contaminations tombera autour de 20 000 par jour d’ici un mois et que l’objectif des 20 millions de vaccinés avec au moins une dose, prévu mi-mai, sera atteint.
Mais la décrue de l’épidémie est encore lente et reste à confirmer, rappellent le ministère de la Santé et plusieurs experts, avec encore 33 000 cas par jour en moyenne. «À ce stade, l’épidémie recule deux fois moins rapidement qu’en novembre », et « la pression hospitalière reste extrêmement forte », a souligné M. Attal. La situation est très disparate sur le territoire, entre « un recul de l’incidence compris entre 15 % dans les Hauts-de-france et près de 20 % en région Sud » ,une « tendance encourageante aussi en Occitanie, en Auvergne-rhône-alpes, en Bourgogne Franche-comté, dans le Grand-est » ,et une « tendance en revanche moins favorable que la moyenne nationale en Pays-de-loire, en Centre-val-deloire, en Nouvelle Aquitaine et surtout en Corse ».
Le taux de reproduction (R0) du virus, indicateur-clé correspondant au nombre de personnes infectées pour un seul malade, est « passé sous les 0,9 », relève l’épidémiologiste Antoine Flahaut sur RTL, prédisant que la baisse s’accentuera dans les jours qui viennent. La professeure Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-antoine à Paris, a jugé sur France Info que parler de « décroissance de l’épidémie » était « un peu trop enthousiaste », préférant évoquer « un freinage de l’augmentation des cas ».
« Trop prématuré d’ouvrir le pays aujourd’hui »
La tension sur le système de santé ne faiblit pas : la France comptait 31 086 patients hospitalisés, dont presque 6 000 en soins intensifs. Le niveau est inférieur au pic de la première vague en avril 2020 (7 000), mais supérieur à celui de la deuxième.
Le Pr Flahaut estime d’ailleurs que « ce serait trop prématuré d’ouvrir le pays aujourd’hui », se disant favorable à trois semaines supplémentaires de semi-confinement.
Pourtant, les élèves du primaire doivent retourner en classe le 26 avril, collégiens et lycéens le 3 mai. L’exécutif réfléchit notamment à déployer massivement à la rentrée des autotests des élèves.
La levée des restrictions est espérée avec une impatience mêlée d’inquiétude par les commerçants ou restaurateurs, ces derniers cumulant environ huit mois de fermeture depuis le début de la pandémie.
Emmanuel Macron s’est félicité lors d’une réunion « vaccins », mardi à l’élysée, que la campagne vaccinale « s’accélère », avec près de 18 millions de doses déjà injectées.