Peut-on envisager d’alléger les contraintes à Nice ?
Alors que le gouvernement réfléchit à une territorialisation de la levée des restrictions, le maire a proposé au ministre de la Santé un déconfinement anticipé. Mais que disent les chiffres ?
Premier confiné, premier déconfiné ? Tel est le scénario envisagé par Christian Estrosi. « Je veux que nous soyons en pole position », explique-t-il. « Dès lors que le ministre ouvre la possibilité d’un déconfinement territorialisé dans la première quinzaine de mai, je lui ai fait savoir qu’il serait légitime que nous en bénéficiions parmi les premiers. »
Confinement partiel le weekend, confinement total anticipé... La ville connaît des restrictions fortes depuis plus de deux mois. Il faut dire qu’à l’époque, la métropole de Nice était tout simplement... la pire de France !
Décrue de la tension hospitalière
Deux mois plus tard, ça va mieux. « Les indicateurs sont rassurants, même s’ils méritent d’être consolidés » ,aexpliqué celui qui est aussi le président de la Métropole Nice Côte d’azur. Illustration avec le taux d’incidence, l’un des indicateurs très suivi par les autorités sanitaires. Alors qu’il battait des records mifévrier quelques jours avant la mise en place du confinement le week-end, il a depuis été divisé par... 4!
De 831 cas pour 100 000 habitants, nous étions hier à 194 cas. Très loin du seuil d’alerte, fixé à 250. La Métropole de Nice n’avait plus connu un taux d’incidence aussi bas depuis début décembre. En quelques semaines, la Métropole de Nice est même passée de la pire de France... à quasiment la meilleure. Hier, elle était la deuxième de France où la Covid-19 circulait le moins, derrière Brest (194 contre 113). Autre indicateur important : la tension hospitalière notamment en réanimation. Là encore, une forte décrue est amorcée à l’échelle du département. Selon Santé Publique France, 79 patients étaient en réanimation hier. Très loin du pic du 28 mars dernier avec 136 patients en soins critique.
D’après l’agence régionale de santé, le taux d’occupation des lits de réanimation était de 71 % hier. Il frôlait les 100 % en mars, si bien que des transferts de patients vers d’autres hôpitaux français
Et le taux de positivité des tests ? Il n’était plus que 5,7 % hier alors qu’il dépassait les 10 %, soit le seuil d’alerte en février. Dernier argument avancé par Christian Estrosi pour plaider la cause d’un déconfinement anticipée : la vaccination. Selon lui, la barre des 30 % des habitants de Nice vaccinés pourrait être franchie « d’ici la fin de la semaine ». Au niveau national, près de 19 % de la population a reçu au moins une dose (12,5 millions de personnes).