Une commerçante de Cagnes envoie une culotte à Castex
Si le geste amuse, la revendication, elle, est bien sérieuse. Pour défendre leur profession, des corsetiers indépendants – par le biais du collectif Action culottée – ont envoyé à Matignon un courrier adressé à Jean Castex. À l’intérieur : une petite culotte.
Christelle Montigny, gérante de Tocade Lingerie à Cagnes-surmer, a participé à cette « action symbolique » en envoyant, elle aussi, un dessous. Sa déception, mêlée à un ras-le-bol, est palpable : « Je ressens un profond sentiment d’injustice, d’incompréhension et limite d’irrespect », soufflet-elle.
La lingerie, « utilitaire » ?
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ? Le troisième confinement. « Ils ont étendu la liste des commerces essentiels. Et on ne fait toujours pas parti de ceuxlà. Sur l’avenue Renoir [à Cagnes], je suis entourée de boutiques ouvertes. » Christelle Montigny
n’emploie pas le terme « essentiel », elle préfère « utilitaire ».
« Les femmes qui viennent d’accoucher ont besoin de soutiensgorge spéciaux, celles qui ont subi une opération mammaire aussi. Ça, c’est du concret », pose-t-elle, à fleur de peau. Elle évoque rapidement la concurrence déloyale faite par certaines grandes surfaces qui « n’ont pas bâché les rayons lingerie ». Mais le vrai problème, ce sont les stocks. «Iln’y a aucune autre profession où on a autant de marchandises. Dans une ligne de sous-vêtement, je peux vendre quatre formes. Mais j’ai 35 pièces différentes pour chacune des formes. Car il y a la taille du bonnet et du tour de dos. Faites le compte. »
Le troisième confinement a raccourci la période sur laquelle elle va pouvoir écouler sa collection printemps/été. Pour le moment, tout est empilé dans sa boutique de 38 m2.