Climat et activités humaines mettent en danger la forêt tropicale d’afrique
Les forêts tropicales d’afrique centrale – comme ici au Congo [photo AFP] –, très important puits de stockage de carbone, sont particulièrement vulnérables au changement climatique et à la pression des activités humaines, souligne une étude publiée, hier, dans la revue Nature. Les chercheurs du Centre français de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) et de l’institut français de recherche pour le développement (IRD) se sont fondés sur des données répertoriant plus de six millions d’arbres répartis sur plus de 185 000 parcelles dans cinq pays : Cameroun, République centrafricaine, Gabon, Congo-brazzaville et République démocratique du Congo (RDC).
Deuxième « poumon vert »
Ils ont ainsi pu établir une modélisation fine de ce bassin forestier, souvent qualifié de deuxième « poumon vert » du monde après l’amazonie, et une cartographie prenant notamment en compte les espèces d’arbres (plus de 190 au total), qui leur a notamment permis de classifier dix principaux types de couverture forestière.
Car « le bassin forestier d’afrique centrale est loin d’être un tapis vert homogène », souligne Maxime Réjou-méchain, de L’IRD, premier auteur de l’étude. Une diversité due notamment aux variations des climats et des sols, ainsi que de l’ampleur de l’activité humaine, comme par exemple l’agriculture itinérante.
Une carte de la vulnérabilité
En croisant ces résultats avec des modélisations de changements climatiques (selon les scénarios des experts onusiens du Giec) et des changements dus à l’homme, les chercheurs ont établi une carte de la vulnérabilité possible de ces zones forestières, basées notamment sur les facteurs climat, démographie, et activité humaine, notamment extraction de matières premières.
Une vulnérabilité particulièrement forte sur les bordures sud et nord du bassin, sur la bande côtière de l’atlantique et sur la majeure partie de la RDC.