La compétition climatique

Depuis plus d’un an maintenant, la pandémie a recouvert la planète comme un brouillard, lui offrant pour seul horizon le retour à une vie « normale ».

La crise sanitaire constitue pourtant une parenthèse trompeuse. Sans que nous y prenions garde, le cours du monde est en train de changer et l’équilibre des puissances de se modifier. Sans fracas, les Etats-unis, dont la décadence avait été un peu vite décrétée sous le règne de Donald Trump, confortent leur place de première puissance mondiale. Le redressement américain est illustré de manière impressionnante par la découverte et la diffusion des vaccins Pfizer et Moderna mais aussi par un spectaculaire rebond économique. Alors que la croissance européenne chutait de , % en , elle ne cédait que , % outre-alantique. En , elle pourrait atteindre  %, soit le double de la prévision pour l’europe (, %). Grâce au plan de relance de

  milliards lancé par Joe Biden, l’amérique sera, cette année, le moteur de l’économie mondiale.

America is back. La voix de son nouveau président se fait entendre sur tous les sujets, prenant tantôt le contre-pied de la politique

Trump, face à la Russie, ou la poursuivant dans le bras de fer avec la Chine. Le retour américain est également spectaculaire sur la question climatique.

Trump avait piétiné l’accord de Paris, Biden l’a réintégré et entend, à présent, devenir le leader de la bataille pour la planète. Le sommet virtuel qu’il organise, aujourd’hui, entre  dirigeants mondiaux en témoigne.

Joe Biden répond évidemment à une urgence qu’avait niée son prédécesseur mais il sait que ce combat-là sera dans les années à venir un formidable levier de puissance. Les pays qui l’ignoreront resteront à la traîne dans une économie mondiale qui se redéfinit autour du thème de la croissance verte.

Avec une vitalité retrouvée, les Etats-unis lancent un défi écologique au monde. Les Chinois l’ont compris. Xi Jinping prononcera un discours important, aujourd’hui, lors du sommet Biden. Mais l’europe n’entend pas être à la traîne. Hier, les eurodéputés et les Etats européens se sont mis d’accord pour réduire de  % leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à .

Un objectif ambitieux puisqu’il s’agit de faire deux fois et demi mieux dans les neuf prochaines années qu’au cours de la décennie écoulée. La neutralité carbone devra, elle, être atteinte en . L’europe démontre ainsi qu’elle veut être un acteur majeur dans la bataille climatique. Le sommet Biden sera sans doute pavé de bonnes intentions mais c’est bien une compétition mondiale d’un nouveau genre qu’il inaugure, chacun voulant tirer profit de cette grande mutation « écologiconomique ». Espérons qu’elle se fasse au bénéfice de tous.

« Avec une vitalité retrouvée, les Etats-unis lancent un défi écologique au monde. »