TOUT LEUR RÉUSSIT
Vainqueurs - à Lyon, les Monégasques se sont qualifiés pour les demi-finales de la Coupe de France. En difficulté en première période, ils ont su faire le dos rond avant de punir les Gones grâce à des buts signés Ben Yedder et Volland.
Monaco a gagné le droit de filer en pèlerinage à Lourdes. De Lyon, les Monégasques sont repartis miraculés, en gagnant un match qu’ils méritaient de perdre. Ne reste plus qu’à acheter les cierges et l’eau bénite. Cette semaine, on avait interrogé Niko Kovac sur la chance qui berce son équipe depuis plusieurs semaines. Il avait esquivé la question en évoquant la maîtrise de ses garçons et le mérite qui collaient aux victoires remportées jusque-là. Une réponse biaisée. Il ne pourra plus tenir ce discours bien longtemps. Son équipe est l’alliage de talents et… de réussite. C’est indéniable. Et le visage crispé qu’il affichait hier soir en conférence de presse trahissait une colère froide et enfouie. Le Croate sait qu’il a eu chaud aux fesses. Il a dû passer le message à son vestiaire. La qualification arrachée hier tient davantage de la malchance et du manque de réalisme des Gones, que d’un match plein de ses ouailles.
Mais, même au bord de la rupture, les Monégasques se raccrochent toujours aux branches. Ils voient l’adversaire logiquement réduit à dix et Ben Yedder et Volland se charger de les tirer de l’ornière. Face au destin d’une équipe, le journaliste est peu de choses. Parfois, les mots et les lignes lui manquent. Et, à l’heure des comptes, il faudra peut-être songer à quelques néologismes pour qualifier L’ASM, ses garçons et la trajectoire de leur coach. Malgré la vilaine copie délivrée dans le Rhône, Monaco est toujours en course pour le deuxième doublé coupe-championnat de son histoire après celui de 1963. Son redressement après deux saisons mornes file le vertige et appelle au respect. Hier soir, même L’OL, qui a posé d’énormes problèmes tactiques avec son 5-3-2 à la perte de balle, a été écarté de la Coupe de France. Des Gones que Monaco se coltinera à nouveau dans dix jours au Louis-ii en Ligue 1, dans une soirée où le titre de champion de France et la Ligue des champions seront dans toutes les têtes. Un adversaire face auquel il devra clairement montrer autre chose.
Diop et Jovetic blessés
Hier, Monaco aurait pu être éliminé dès la mi-temps si les montants ne s’étaient pas opposés à Cornet, Marcelo et Caqueret en quatre minutes à peine (31’, 33’, 35’). Le club princier ne s’est sorti du pressing adverse qu’après l’exclusion de Diomandé (51’). Il a souffert face aux décrochages de Memphis, Paqueta oucornet. Caqueret et Mendes ont parfaitement cadenassé l’entrejeu, muselant la paire Tchouaméni-fofana qui, de toute manière, n’avait pas le mouvement adéquat autour d’elle pour animer le jeu. À la mi-temps, le Rocher n’avait tiré qu’à une seule reprise. L’ASM a résisté aux vagues et à la tornade rhodanienne grâce à la sérénité de Majecki, un portier de 21 ans. Le Polonais a été « fantastique »
(Kovac) pour permettre aux siens de rentrer à la pause à 0-0. Il a fallu, aussi, un changement tactique et un Golovin en dix pour renverser le cours des choses. Monaco n’était alors plus en infériorité au milieu.
Si Kovac avait la mine éteinte hier soir, c’est aussi parce qu’il ne sait pas s’il verra Jovetic et Diop sur le pré dimanche à Angers. Le premier n’a jamais joué une rencontre qu’il devait débuter, touché à la cheville. Le second a vu sa cheville vriller sur un tacle de De Sciglio. Diatta ‘covidé’, les solutions offensives pourraient bien s’être réduites sérieusement pour le coach asémiste. Un gros gravier dans la chaussure de L’ASM. Sauf si sa bonne étoile continue de briller. Insubmersible à souhait.