Rassérénés, les enseignants veulent davantage de vaccins
La réaction des syndicats enseignants est globalement positive. S’ils approuvent la fermeture des classes au premier cas positif, ils regrettent que la possibilité d’accès au vaccin ne soit pas étendue.
Jean-rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges, se félicite de ce que le nouveau protocole applique « enfin » ce que le Snalc réclamait « depuis le mois d’octobre dernier ». Notamment l’hybridation dans le second degré, étendue aux collégiens de 4e et 3e dans les quinze départements les plus touchés. Il approuve également la fermeture au premier cas positif, «une plus-value sanitaire indéniable ». Ce qui le gêne, en revanche, c’est que l’ouverture des établissements se fasse dans un contexte dégradé.
« Éviter le brassage »
Trop peu de possibilités de dépistage, déplore encore Jean-rémi Girard en évoquant 6,5 millions d’élèves dans le primaire et 3,5 millions dans les collèges, pour 600 000 tests salivaires par semaine à la mi-mai. Au-delà des points d’avancée, un élément de mécontentement permanent : « Depuis des mois, nous demandons que les personnels aient accès au vaccin, sans condition d’âge. » Quant aux modalités d’organisation des examens sur le mode présentiel, le président du Snalc est perplexe : « Maintenir le grand oral parce que ce serait important ? Il faut arrêter de se moquer du monde. On ne l’a pas préparé correctement, les élèves non plus. Nous n’allons pas les laisser-aller au cassepipe », prévient-il en annonçant «unbrasdefer» avec le ministère.
Dans les Alpes-maritimes, Gilles Jean est le secrétaire départemental du SNUIPPFSU (écoles maternelles et élémentaires). Il estime que les « quelques nouveautés » vont « plutôt dans le bon sens ». Dont la fermeture des classes au premier cas de virus. Un maître absent non remplacé, les élèves rentreront chez eux, « cela permet d’éviter le brassage ». Satisfait à l’idée du retour à l’école dès le 26 avril, il avoue «une grosse déception », lui aussi, faute d’un calendrier pour la vaccination de « tous les enseignants qui le souhaitent » .Mêmesi, « à titre personnel », il n’est pas loin de se déclarer favorable à une obligation. Sylvie Pénicaut, secrétaire académique du Syndicat des personnels de direction de l’éducation nationale, accueille de façon positive la semaine de répit distanciel des lycéens, avant un retour physique le 3 mai. « Nous sommes très favorables au présentiel, mais cette mesure est prudente. Pour une fois, on nous laisse un peu de temps pour nous organiser. »
« Fracture numérique »
Les environnements numériques de travail, après avoir connu des couacs, ont fonctionné correctement dans les derniers jours précédant les vacances, « je pense donc que cela devrait pouvoir tenir ». Sylvie Pénicaut ajoute que le système « Ma classe à la maison » a fait l’objet d’un « gros effort au niveau national », avec « des crash-tests massifs ». Ce qui laisse entrevoir une amélioration bienvenue. « En revanche, nous nous heurtons à la fracture numérique, c’est une réalité. Si les lycéens ont des tablettes, ils perdent des identifiants, n’ont pas tous une connexion extraordinaire ; ce n’est pas la panacée. »
« J’ai eu jusqu’à huit classes fermées sur vingt-quatre en présentiel, et ceci en trois jours », souligne la représentante du SNPDEN, qui dirige elle-même le lycée Apollinaire, à Nice. La fermeture au premier cas complique donc la gestion. Autre motif d’inquiétude : les autotests. « Quid des autorisations parentales, du traitement des déchets, qui fait quoi, où, comment ? C’est une grande interrogation. » Son syndicat envoie ce vendredi «un mémo de douze questions » au ministère.