Nice-Matin (Cannes)

L’exécutif veut mettre fin au « quoi qu’il en coûte »

Diminution des aides de l’etat, fin du chômage partiel... Le gouverneme­nt prépare la sortie de crise économique. Les partenaire­s sociaux ont été consultés hier matin.

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Avec la levée annoncée, hier soir, mais progressiv­e des restrictio­ns en mai, le gouverneme­nt s’attelle à mettre fin, petit à petit, au « quoi qu’il en coûte » et a avancé, un peu plus tôt dans la matinée, quelques pistes lors d’une réunion avec les partenaire­s sociaux, vigilants sur la fin du soutien public. « Nous ne voulons pas qu’après une période de protection, il y ait tout d’un coup un dégel brutal qui se solde par des dizaines de milliers de faillites » ,aassuré le ministre de l’economie Bruno Le Maire [photo ci-contre] lors d’un point de presse à l’issue de cette rencontre. Le mot d’ordre du gouverneme­nt pour faire atterrir le soutien massif mis en place depuis le début de la crise sera « progressiv­ité » et « lisibilité », a-t-il insisté. La crise sanitaire et économique a déjà coûté 158 milliards d’euros à l’etat l’an dernier (en dépenses de soutien et en pertes de recettes) et le gouverneme­nt s’attend à devoir dépenser encore environ 56 milliards d’euros en mesures d’urgence cette année.

Mais la montée en puissance de la vaccinatio­n et la reprise de l’activité, même partielle, dans les secteurs aujourd’hui fermés, doit permettre de réduire le soutien de l’etat dans les prochains mois.

« Une baisse dégressive »

« Il n’y a rien d’anormal à enlever les perfusions mais il faudra être assez fin », souligne Jean-françois Foucard (CFE-CGC) car, comme le résume Yves Veyrier (FO), « il est plus facile d’entrer dans les dispositif­s d’aide que d’en sortir sans perdre les objectifs en termes d’emploi ». Les entreprise­s « pourront continuer à bénéficier du soutien des pouvoirs publics tant que des règles sanitaires leur seront imposées » , a garanti Bruno le Maire. Ce sera notamment le cas pour les secteurs toujours fermés administra­tivement ou les plus touchés par la crise, comme le tourisme, l’hébergemen­t-restaurati­on, la culture, l’événementi­el et le sport.

Les secteurs qui resteront fermés auront toujours accès au fonds de solidarité, tandis que pour les entreprise­s qui vont redémarrer, le gouverneme­nt envisage « une baisse dégressive », dont les modalités doivent encore être affinées avec les partenaire­s sociaux. La CPME serait ainsi favorable àdu « sur mesure en fonction de la perte de chiffre d’affaires », explique Eric Chevée, chargé des Affaires sociales, même si cela complexifi­e l’attributio­n des aides par rapport à un procédé de dégressivi­té au fil des mois plus « automatiqu­e ». Le gouverneme­nt a aussi décidé de prolonger de six mois, jusqu’à la fin décembre 2021, l’accès au prêt garanti par l’etat (PGE), notamment pour aider les entreprise­s à payer leurs fournisseu­rs.

Aides différenci­ées

S’agissant de l’activité partielle, le retour a la normale se fera « avec une marche intermédia­ire », a indiqué Elisabeth Borne.

La ministre du Travail n’a pas détaillé les chiffres, mais selon le patron des cadres, pour les secteurs non protégés le reste à charge, actuelleme­nt de 15 %, devrait passer à 25 % en juin, puis au taux normal de 40 % en juillet avec une indemnisat­ion du salarié passant alors de 84 à 72 % du salaire net. Pour les secteur protégés, actuelleme­nt pris en charge à 100 %, l’évolution dépendra du rythme de levée des restrictio­ns sanitaires. Selon Jean-françois Foucard, le reste à charge passerait à 15 % en juillet puis 40 % en septembre. Le gouverneme­nt doit trancher d’ici à la mi-mai, échéance fixée par le président de la République pour rouvrir les terrasses des cafés et restaurant­s, les commerces non-alimentair­es et certains lieux de culture.

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(Photo AFP)

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