Nice-Matin (Cannes)

Joséphine à la rescousse

- de LIONEL PAOLI Reporter politique edito@nicematin.fr

Comment résoudre la quadrature du cercle ? En d’autres termes, comment convaincre les Français de se faire vacciner avec un produit dont ils ne veulent pas ?

D’abord recommandé pour les plus jeunes, puis préconisé pour les plus de  ans, Astrazenec­a est devenu un repoussoir. Le rejet est d’autant plus fort que d’autres produits sont disponible­s. Je peux prendre du Pfizer sans risque ? Alors pas question que je me fasse piquer à L’AZ ! Après une séance de brainstorm­ing probableme­nt agitée, ceux qui nous gouvernent ont imaginé une solution : demander à des stars de jouer les ambassadeu­rs de la marque honnie. Des noms de seniors populaires circulent : Sheila, Nikos Aliagas, Mimie Mathy… Faire appel à « Joséphine », l’ange gardien préféré des téléspecta­teurs, pour dissiper les réticences d’un coup de baguette magique, c’est faire preuve d’un optimisme – ou d’un cynisme – étonnant.

C’est supposer que les Français sont vraiment tels que le général de

Gaulle les définissai­t : des veaux. Cette campagne annoncée en catastroph­e, maladroite, infantilis­ante, sent le flop à plein nez.

Et c’est dramatique. Parce que l’enjeu est vital. Les vaccins d’astrazenec­a sont-ils plus « dangereux » que les autres ? Selon l’agence nationale de sécurité des médicament­s (ANSM), la réponse est non. Vingttrois cas de thromboses atypiques, pour , millions de doses administré­es, c’est nettement moins que ce que l’on observe – par exemple – pour la pilule contracept­ive.

Cela ne signifie pas qu’il n’y a aucun risque ; simplement que le « risque zéro » n’existe pas. Est-il si difficile d’expliquer cela à nos concitoyen­s ? Faut-il faire appel à des ombres cathodique­s pour leur rappeler que pendant que l’on ergote au pied du vaccinodro­me,  personnes meurent tous les jours, depuis des mois ? Que la Covid a déjà fauché plus de   de nos compatriot­es?

Il faut dire la vérité, simplement. Celle qui est parfois pénible à admettre, mais qui ne disparaît pas d’un simple claquement de doigts.

« Le risque zéro n’existe pas. Est-il si difficile d’expliquer cela à nos concitoyen­s ? »

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