« Les effectifs de police les plus élevés depuis ans »
Selon la directrice départementale de la Sécurité publique des Alpes-maritimes, les effectifs sont un des éléments essentiels à l’action de la police nationale, mais pas le seul.
Nadine Le Calonnec a succédé à Jeanfrançois Illy et pris ses fonctions de contrôleur général, directrice départementale de la Sécurité publique – DDSP – et commissaire central le 1er mars. À 57 ans, c’est elle qui dirige les quelque 2 000 policières et policiers dans le département. Après les annonces gouvernementales sur l’arrivée de 95 effectifs répartis sur les six circonscriptions azuréennes, après les réactions des élus et des syndicats, Nadine Le Calonnec apporte des éclaircissements.
Cette arrivée d’effectifs dans les Alpes-maritimes est-elle suffisante ?
Si je commente les effectifs au mois d’août, je ne vais pas avoir la même analyse que si je commentais les effectifs au mois de septembre. Les deltas sont parfois importants. L’analyse n’est pas complète si on dit : on a gagné ça et on a perdu tant ! Il faut regarder sur la durée. Là, avec ces renforts, les Alpesmaritimes seront à la fin de l’année au niveau d’effectifs le plus élevé depuis ans. Bien sûr, on peut trouver sur ces ans, certaines dates où il y aura eu des effectifs en moins ou en plus.
Et ce, même en tenant compte des départs ou des mutations pas encore connus ?
Oui, les effectifs annoncés sont des effectifs nets. À la fin de l’année , on sera à + sur l’ensemble du département. Les arrivées ce sont les mutations, les sorties d’école et ce sont aussi des spécialités, comme les canins, les moniteurs qui sont formateurs en technique et sécurité d’intervention. Puis on peut avoir des mouvements tout au long de l’année, lorsque des ressorts territoriaux sont en grande souffrance. Pour les départs, c’est un peu la même chose : mutations, mouvements profilés qui peuvent nous impacter. Enfin, il y a tout ce que l’on ne maîtrise pas : les retraites, les temps partiels, les ruptures conventionnelles. Mais ma direction centrale m’annonce qu’en septembre, dans le cadre du mouvement général, les postes qui vont être ouverts pour chaque circonscription sont quasiment au niveau des arrivées nettes d’effectifs annoncés. En complément, nous avons deux sorties d’école en août et en septembre : ce qui nous permettra d’arriver aux .
Niveau le plus élevé depuis ans globalement sur le département ou pour chaque circonscription ?
Chaque circonscription, si je me projette à la fin de l’année, sera à son niveau d’effectifs le plus élevé depuis ans.
Les syndicats évoquent, par exemple, une perte de fonctionnaires pour la BAC de Nice entre et aujourd’hui, c’est une réalité ?
L’organisation des services est mouvante. Nous n’aurions pas ces chiffreslà si on avait comparé avec : on vous aurait dit que les effectifs n’avaient pas bougé. En , la BAC de jour était créée et le service a été abondé. Mais c’est vrai que, depuis , la BAC a perdu des effectifs. C’est en perpétuel mouvement. On abonde, on crée et parfois ça impacte certains services. Aujourd’hui, l’un des sujets sur le front de la délinquance, c’est la lutte contre les stupéfiants : la brigade des stups de Nice a été renforcée ces derniers mois et peut-être qu’une autre unité a perdu des effectifs.
C’est la réalité du terrain qui guide les effectifs ?
Heureusement que l’on n’est pas figés ! Avant la crise sanitaire, le sujet de la circonscription de Nice, c’était les vols à la tire. Ils se passaient en majorité dans les transports, donc l’unité de surveillance des transports en commun était indispensable.
Quel ratio voie publiqueinvestigation ?
On maintient dans les services un équilibre entre les unités de voie publique et les unités d’investigations, parce que ça ne sert à rien d’interpeller des personnes si on n’est pas capables, derrière, de réaliser les procédures pour présenter des affaires à l’autorité judiciaires. L’unité de voie publique reste une priorité et une attente très forte. Mais, chaque unité a son intérêt à côté d’une autre unité. L’effectif est un socle, un des éléments essentiels à notre action, mais ce n’est pas le seul.
Qu’entendez-vous par là ?
L’effectif nous permet d’adapter nos organisations. Mais pas seulement. Au fil des réformes législatives, réglementaires, on a gagné du potentiel opérationnel et tout cela ça compte pour donner du temps à nos missions.
Quels sont les leviers pour augmenter le temps opérationnel ?
On adapte nos cycles de travail, par exemple. L’objectif étant d’avoir des cycles plus adaptés à la vie personnelle des fonctionnaires et qui nous permettent d’avoir du potentiel sur la voie publique. On emploie aussi des réservistes. On travaille pour renforcer les pôles psychosociaux dans les services, ça nous fait gagner du potentiel également. Mais il y a aussi le continuum de sécurité avec les polices municipales, le développement des technologies, comme la vidéosurveillance, la diminution des charges annexes, comme la téléprocuration qui se met en place, l’extraction judiciaire où interviennent maintenant aussi les services pénitentiaires, ou encore la forfaitisation de certaines infractions notamment en matière d’usage de stupéfiants.