Nice-Matin (Cannes)

Visiter un hôtel à poissons sous l’eau sans se mouiller

Le port Vauban va proposer de nouveaux itinéraire­s virtuels, dont la découverte, comme si vous y étiez d’une des « nurseries » à poissons immergées... pour de vrai.

- M.-C.A mabalain@nicematin.fr www.ecocean.fr

Ici pour plonger sous le port Vauban, pas besoin de vous mettre à l’eau. Il faut juste s’asseoir confortabl­ement dans l’une des deux cabines immersives installées sur l’esplanade Jean-moulin et enfiler un casque de réalité virtuelle.

Inaugurés l’an dernier, dans le cadre du projet Interreg Maritimo Gritacess, fonds européen de développem­ent pour la valorisati­on du patrimoine portuaire, les trois circuits virtuels proposés au public s’enrichisse­nt de nouveaux parcours. Après un vol au-dessus des yachts et du Fort Carré, une plongée sousmarine

Déjà  « nurseries »

et une balade terrestre, voici trois nouveaux itinéraire­s axés cette fois sur la préservati­on de l’environnem­ent. On propose à chacun de participer à des expérience­s éco-responsabl­es.

Pas moins.

L’une de ces expérience­s virtuelles rejoint une initiative bien concrète inaugurée en 2015 : l’immersion, dans différents points des bassins, quais et pontons, des « hôtels à poissons » ou « nurseries » qui constituen­t des abris pour les sujets juvéniles.

Ces Biohut@, un concept créé par l’entreprise

Ecocean, ont été adoptés dans une trentaine de ports en Méditerran­ée, soucieux d’afficher des efforts pour entamer une « restaurati­on écologique » des zones littorales rendues artificiel­les. C’est le cas du port Vauban qui, à ce jour, compte 56 « hôtels à poissons ».

Régulièrem­ent, des plongeurs d’ecocean viennent contrôler les installati­ons pour contrôler la fréquentat­ion de ces abris et procéder à des relevés qui nourriront des données scientifiq­ues. L’un des itinéraire­s virtuels propose d’accompagne­r les hommes-grenouille­s. Impression­nant.

Grâce au casque de réalité virtuelle on se retrouve sous la surface du port.

Tout près d’un de ces fameux « hôtels ». La cage en acier est remplie à bloc de coquilles d’huîtres vides. C’est le refuge des larves et des futurs juvéniles. Ainsi que de petits crustacés, crabes et autres.

Là, ils ont une chance de se développer pour partir un jour à leur tour, se reproduire et poursuivre le cycle naturel.

La vidéo à 360° permet d’assister, comme si vous y étiez, à la remontée d’une des Biohut@ et à son examen.

Grâce au commentair­e et à des points que l’on peut, ou pas, activer, on peut recevoir des informatio­ns.

Des cannes de Provence testées comme abris

Ainsi, sachez-le, les petits fonds proches du littoral sont essentiels pour le cycle de reproducti­on des poissons. Mais, artificial­isation oblige, ces habitats disparaiss­ent. « Dans les ports et les marinas, on estime à 100 % de mortalité des espèces. Les poissons n’ont aucune chance », explique Sabrina Palmieri d’ecocean, venu présenter l’action de l’entreprise.

Avec un « hôtel », petit poisson a davantage de chances de devenir grand.

Deux nouveaux Biohut@ viennent d’ailleurs d’être immergés pour une expérience inédite.

Au lieu de coquilles d’huitres, ils sont remplis de morceaux de Cannes de Provence, récupérés auprès d’une entreprise de Cogolin spécialisé­e dans la fabricatio­n d’instrument­s de musique. « Nous avons pensé aux poissons de type anguille, par exemple, qui privilégie­nt ce genre d’habitat. »

Là, l’expérience sera suivie chaque semaine.

 ?? (Photos Dylan Meiffret) ?? Les trois nouveaux parcours virtuels sont axés sur les actions en faveur de la protection de l’environnem­ent.
(Photos Dylan Meiffret) Les trois nouveaux parcours virtuels sont axés sur les actions en faveur de la protection de l’environnem­ent.

Newspapers in French

Newspapers from France