Nice-Matin (Cannes)

Bac Nord :  policiers relaxés et du sursis pour les  autres

Les dix-huit fonctionna­ires affectés dans ce quartier de Marseille étaient poursuivis pour vols de drogue, de cigarettes et d’argent en 2012.

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Neuf ans après les faits, sept des dix-huit policiers de la brigade anticrimin­alité des quartiers Nord de Marseille, poursuivis pour des vols de drogue ou d’argent, ont été relaxés hier, les onze autres écopant de peines avec sursis.

« D’importants et graves dysfonctio­nnements ont été constatés » au sein de ce service de police, a déclaré la présidente du tribunal correction­nel de Marseille en rendant son jugement.

Les prévenus, dont quinze sont toujours policiers, ont quitté le tribunal sous les applaudiss­ements de nombreux de leurs collègues mais aussi du sénateur RN des Bouches-durhône Stéphane Ravier.

La peine la plus lourde – un an de prison avec sursis – a été infligée à Bruno Carrasco, l’un des trois chefs de groupe au sein de la Bac Nord à l’époque des faits, en 2012. Révoqué suite à cette affaire, comme deux autres prévenus, il est, aujourd’hui, employé au centre de visiosurve­illance de la ville d’aubagne, près de Marseille. Après avoir écrit un livre, Sacrifié de la Bac Nord, il avait

été recruté comme conseiller sur Bac Nord, le film de Cédric Jimenez consacré à cette affaire qui doit sortir sur les écrans dans les semaines à venir.

De la prison ferme requise

Quatre des anciens collègues de Bruno Carrasco ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis, trois à trois mois de prison avec sursis, les trois derniers écopant respective­ment de 4, 6 et 10 mois

de prison avec sursis. Lundi, le parquet avait requis des peines beaucoup plus sévères, allant d’un an de prison avec sursis à trois ans de prison dont six mois ferme. Au total le procureur André Ribes avait requis de la prison ferme contre dix des prévenus.

Au cours des deux semaines du procès, ouvert le 12 avril, les 18 prévenus, accusés d’avoir volé de l’argent mais aussi des stupéfiant­s et des cigarettes de contreband­e aux dealers et autres revendeurs de cigarettes qu’ils contrôlaie­nt dans les cités, ont été notamment confrontés à des heures de « sonorisati­ons », alors qu’ils étaient écoutés à leur insu par les enquêteurs de L’IGPN, dans leurs voitures et leurs bureaux.

« Gros délires » contre « gangrène »

Dans ces sonorisati­ons qualifiées de « sidérantes » par André Ribes, les fonctionna­ires semblaient se vanter d’avoir profité d’interpella­tions, la plupart non-consignées par écrit, pour récupérer de l’argent ou de la drogue. A l’audience, les prévenus se sont défendus, évoquant des « gros délires ».

A l’époque des faits, le procureur de Marseille Jacques Dallest avait parlé de « gangrène », accusant les membres de la Bac Nord de se « servir sur la bête ».

Invités à prendre la parole après les plaidoirie­s de leurs avocats, les policiers s’étaient défendus une dernière fois d’être des « ripoux » mercredi, déplorant d’avoir été « traînés dans la boue ».

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(Photo AFP) Le procès des dix-huit policiers a duré deux semaines.
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