Nice-Matin (Cannes)

Climat : Biden monte au front

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Le président américain Joe Biden a appelé, hier, le monde à « l’action » sur le climat en dévoilant un nouvel objectif de réduction des émissions polluantes, une posture largement applaudie par la communauté internatio­nale après le déni des années Trump.

« Je suis ravie de voir que les Etats-unis sont de retour pour travailler avec nous sur le climat », a lancé la chancelièr­e allemande Angela Merkel, en écho aux propos des présidents français Emmanuel Macron et sud-africain Cyril Ramaphosa.

Un à un, les dirigeants invités à participer à ce sommet virtuel, près de cent jours après l’arrivée de Joe Biden au pouvoir, ont égrené leurs propres engagement­s.

«Nous devons accélérer»

« Nous devons passer à l’action [...] Nous devons accélérer», a martelé le locataire de la Maison-blanche, annonçant, à l’ouverture de cette réunion en visioconfé­rence de deux jours, le doublement d’ici à 2024 de l’aide pour le climat aux pays en développem­ent. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a, elle, rappelé que le gouverneme­nt américain souhaitait abonder l’an prochain le Fonds vert pour le climat de 1,2 milliard de dollars supplément­aires. Vantant les bénéfices économique­s « extraordin­aires » qui peuvent découler des réformes écologique­s, le 46e président des Etats-unis a promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre de la première économie mondiale de 50 à 52% d’ici à 2030 par rapport à 2005.

Il est cependant à ce stade resté évasif sur les moyens concrets d’y parvenir. Son gigantesqu­e plan pour les infrastruc­tures, avec un important volet de transition écologique, pourrait en effet se heurter à de vraies résistance­s au Congrès.

Neutralité carbone d’ici à 

Interrogé sur le risque que les objectifs américains ne soient pas tenus, John Kerry, envoyé spécial pour le climat, a mis en avant la dynamique enclenchée et insisté sur «la force du secteur privé » dans la mobilisati­on en cours.

Cet objectif double quasiment l’ancien engagement de Washington d’une diminution de 26 à 28% à l’horizon 2025. Il doit permettre à l’économie américaine d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.

De son côté, le président chinois Xi Jinping s’est dit « déterminé à travailler avec la communauté internatio­nale, et en particulie­r les Etats-unis » sur ce front, en dépit de très vives tensions entre les deux grandes puissances rivales sur nombre d’autres dossiers. Il a réaffirmé l’objectif d’une neutralité carbone de la Chine d’ici à 2060.

Pour le secrétaire général de L’ONU Antonio Guterres, ce sommet marque « un tournant ».

L’organisati­on environnem­entale WWF a salué un sommet et des annonces qui apportent « un nouveau souffle » à la lutte contre le réchauffem­ent de la planète.

« Les six mois à venir seront cruciaux », a cependant mis en garde John Kerry, évoquant l’échéance écossaise de novembre. « Je pense que Glasgow est notre dernier espoir pour que le monde se rassemble et s’engage dans la même direction ».

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(Photo AFP)

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