Majecki s’est affirmé
Ballottée avant de disposer de Lyon (0-2) mercredi soir, L’ASM a enchaîné un huitième match sans prendre de but toutes compétitions confondues. Le portier polonais n’y est pas étranger.
Monaco est passé entre les gouttes à Lyon. Il a eu la chance dans ses crampons et le geste juste, avec deux buts pour six tirs dont trois cadrés. Niko Kovac a salué le « fighting spirit » de ses garçons et les a chaleureusement félicités. « La seconde période a été top. Ça, ce sont des guerriers ! C’est ça que j’aime ! ». Le Croate a apprécié la résilience de son groupe, qui a résisté à la marée dans une première période ô combien délicate, avec les trois montants lyonnais. Puis flingué L’OL avec deux balles, dans le sillage de Volland et Ben Yedder, serial killers désignés. Mais la « Yedderland » n’a pas été la seule à émerger. Sans Majecki, elle n’aurait pas eu le premier rôle et les honneurs. « Il a été vraiment très bon, fantastique, a lancé Niko Kovac au sujet du portier de 21 ans. Il a été sécurisant, calme et je n’ai pas senti de stress chez lui. Il a fait les arrêts qu’il fallait et c’est pour cette raison qu’il est chez nous. »
Le Polonais est en train de justifier les 7 millions d’euros investis par L’ASM pour le recruter en janvier 2020, en provenance du Legia Varsovie. Le transfert le plus élevé de l’histoire du championnat polonais.
« Une grande différence »
Le gamin d’ostroviec, petite ville située à 180 km au Sud de Varsovie, n’a pas concédé le moindre but sur les quatre matchs de Coupe de France qu’il a disputés cette saison.
De quoi effacer ses débuts contrastés en Ligue 1 contre Nantes miseptembre, soldés d’une victoire et d’une faute de main (2-1). « Si vous comparez mon match contre Nantes et celui que je livre à Lyon, on peut voir une grande différence, a-til reconnu. Lors des trois premières rencontres de Coupe, je n’avais pas eu la possibilité de montrer mes qualités. Je n’avais pas été beaucoup sollicité. Cela a été différent cette fois. Je dois continuer. »
Une évolution qu’il explique par le travail .« Je me sens très bien à monaco. Je pense avoir fait des progrès dans ma carrière comme dans ma vie. Pour les jeunes joueurs, c’est difficile de changer de pays, de parler une nouvelle langue et de découvrir une autre culture. Mes progrès sont venus du travail. Tu bosses tous les jours et tu n’abandonnes pas. »
Un grand espoir
Sous contrat jusqu’en 2024 en Principauté, Majecki affiche une belle maturité pour son âge. Dans son pays, il est considéré comme un grand espoir à son poste, depuis son éclosion dans l’élite en 2018-19 sous les couleurs du Legia. Il avait découvert le monde pro en prêt à Mielec (D2, 2017). Aujourd’hui, il s’inscrit dans la lignée des Dudek, Fabianski et Szczesny, pionniers sur la route des grands clubs. Les comparaisons avec ses aînés l’ont «aidé» plus que freiné, même s’il reconnaît avoir sollicité un psychologue « pour se retrouver », tourmenté par le stress dans son adolescence. En 2016, une autre péripétie l’a endurci : une photo de lui avec une bière à la main l’attire dans un ‘‘bad buzz’’. Il laisse passer l’orage et revient sur l’épisode avec aplomb trois ans plus tard. « Je ne connais pas un footballeur qui ne fait que s’entraîner et dormir, clame-t-il sur le site du Legia. Il y a du temps pour jouer au football et du temps pour un peu de plaisir. Il suffit de garder les bonnes proportions et de le faire avec sagesse. Cette situation m’a rendu encore plus responsable par la suite. »
Depuis, l’ex-sélectionneur Jerzy Brzczek a profité d’une blessure de Fabianski pour l’appeler chez les A pour la première fois en septembre 2019. Il n’a pas reçu de cape à l’occasion de matchs des éliminatoires de l’euro 2020, mais il a pris ses marques dans un groupe qu’il devrait fréquenter à nouveau. Lui qui a connu toutes les sélections de jeunes et porté le brassard chez les moins de 20 ans. L’ASM s’intéresserait à Alexandre Nübel (24 ans), doublure de Neuer au Bayern, mais Majecki n’a pas l’intention d’être un figurant.
“Je pense que si j’étais né dans une grande ville et que j’avais toutes les commodités autour de moi, la vie nocturne à portée de main, peut-être que je ne serais pas là où je suis maintenant.” Radoslaw Majecki, fin 2019, dans une interview sur le site du Legia Varsovie.