Nice-Matin (Cannes)

« Prêts en cas de montée »

Plus que jamais dans la course pour l’accession en Pro D2, le Stade Niçois est officielle­ment habilité par les instances à jouer à l’étage supérieur. Le président Régis Brandinell­i fait le point.

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Cette semaine était très attendue par les suiveurs de la Nationale puisque la course à la Pro D se jouait aussi un peu en coulisses. La DNACG et la LNR ont confirmé la liste des potentiels candidats pour la montée, qui répondent au cahier des charges. Seules six équipes ont rempli l’ensemble des critères, les six formations qui occupent le haut de tableau et se disputent les quatre places en demi-finales. Deuxième avec deux rencontres de moins que le leader Bourg-en-bresse, le Stade Niçois a ainsi coché toutes les cases pour que seule la vérité du terrain ne décide de son sort. Régis Brandinell­i, président de la SASP, fait le point.

Le club est aujourd’hui structuré d’une manière assez novatrice...

Fort des erreurs du passé, le club construit sur trois entités juridiques : l’associatio­n (présidée par Patrice Prévôt), qui s’occupe de la formation des jeunes, la SASP pour le sportif et le commercial type club house, et la holding (présidée par Régis Bauché, Ndlr) qui gère le développem­ent du club. Avec la ville et nos partenaire­s, on veut s’inscrire dans un modèle économique qui vise à dépendre le moins possible des aléas du marché. Pour cela, on a par exemple acheté des appartemen­ts, refait le club house, fait construire un restaurant en haut de Jean-médecin près de la gare, dont la livraison est prévue pour la rentrée.

Pourquoi avoir choisi cette stratégie ?

Pour la majorité des clubs, si un actionnair­e vacille, le club vacille avec. À Nice, on a connu l’expérience de deux dépôts de bilan, on a réfléchi pour éviter que ça se reproduise. On a accepté d’aller moins vite que ce qu’on aurait pu faire, pour ne pas toujours mettre de l’argent sur l’équipe première, parce qu’on a voulu anticiper sur d’autres éléments. Heureuseme­nt, surtout avec la crise de la Covid. Aujourd’hui, il n’y a que  clubs sur  qualifiabl­es, ce qui est quand même inquiétant. La crise est passée par là, bien sûr, mais le mécénat et les subvention­s sont des modèles en danger à moyen terme. À Nice, on a un tissu économique, une région, une mairie, qui nous suivent. Ce n’est pas le cas partout.

Certains observateu­rs émettent parfois des doutes...

On n’est pas en train de flamber des billets à gauche ou à droite. Très souvent, les gens pensent que l’on vit audessus de nos moyens. Nice n’est même pas le plus gros budget du championna­t. Pour monter en Pro D, il faut un résultat net supérieur à   euros, ce qui est le cas du Stade Niçois. On investit, on paie nos joueurs, on travaille sur notre développem­ent, mais par contre on est sérieux. Notre chance, c’est qu’on s’est déjà planté. On ne veut pas refaire les mêmes erreurs.

Monter en Pro D, c’est presque doubler le budget. Le club en est-il capable ?

On a de quoi assumer deux ans d’avance de budget avec nos partenaire­s actuels.

Avec les droits télé, la moitié du chemin serait faite. Ensuite, on demanderai­t certaineme­nt un coup de pouce à nos partenaire­s et on irait en chercher de nouveaux. On s’organise comme si on allait monter au cas où, y compris dans le recrutemen­t. On prendra peut-être plus de joueurs si on monte. Si on veut des bons, des JIFF, il faut s’y prendre maintenant, et c’est ce qu’on a fait.

Si le club ne monte pas, quels sont les risques ?

Si demain, on n’y est pas, on n’aura rien hypothéqué et on sera prêt à monter l’année suivante sans se mettre dans le rouge, et ce sera un objectif annoncé. En début de saison, on visait les phases finales, avec un

« On va à notre rythme »

pénalité de points, il y a deux ans alors que l’équipe était en tête de sa poule de Fédérale , a aussi permis de s’ajuster…

C’est comme quand tu perds un match : ça te ramène à la réalité et te rappelle que tu ne peux pas toujours gagner, qu’il ne faut pas faire de bêtise. On a décidé d’aller à notre rythme, avec une gestion de bons pères de famille et des partenaire­s impliqués qui participen­t vraiment à l’aventure, qui sont là à tous les matchs. On peut se permettre de choisir avec qui on bosse. Forcément il y a le terrain, qui est très important, mais ce qui peut faire capoter, c’est aussi une mauvaise gestion ou qu’entre dirigeants ça se passe mal. On a voulu absolument se répartir la charge, mais on pilote le club comme une seule entité. C’est le modèle que l’on vend aux partenaire­s. Quand on sera en Pro D et qu’on ambitionne­ra le Top , si un gros investisse­ur arrive, il faudra peut-être laisser la place.

Nice est prêt pour la

montée en Pro D ?

On s’y est préparé et on est prêt. Tout est organisé pour, sportiveme­nt, administra­tivement. C’est une obligation car si on a la chance que ça arrive, il n’y a que cinq semaines environ entre la montée et la reprise, avec des contrainte­s à remplir. La mairie est en train d’investir pour changer complèteme­nt l’éclairage par exemple. Être dans une grande ville comme Nice, ça aide. Les collectivi­tés apprécient notre travail bénévole et notre sérieux. On fera certaineme­nt des erreurs, on ne gagnera pas toujours, mais on fait du mieux que l’on peut avec nos armes.

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(Photo S.M.) Régis Brandinell­i. projet de monter plutôt l’année prochaine. À la limite, le plus grand risque, c’est l’essoufflem­ent moral si on n’y arrive pas. La

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