Il y a six mois, le sang coulait à Notre-dame
En moins de 10 minutes, le jeudi 29 octobre, Brahim A. assassinait trois personnes au sein de la basilique. Nos révélations sur le parcours du terroriste de la Tunisie jusqu’à Nice
L’avenue Jean-médecin, calme comme un jeudi matin d’octobre avant l’heure d’ouverture des magasins, s’éveille, mais pas comme à l’accoutumée. De l’agitation. Des cris. Des détonations. Le brouhaha angoissant des deux-tons et le scintillement des gyrophares des forces de l’ordre et de secours envahissent le centreville. Au coeur de la si paisible et imposante basilique Notredame de Nice, un terroriste islamiste a fait trois victimes. Il a décapité Nadine Devillers, une fidèle de 60 ans, égorgé
Vincent Loquès, le sacristain, et poignardé, à plus d’une vingtaine de reprises, Simone Barreto-silva, une mère de famille âgée de 44 ans. C’était il y a six mois. Retour sur ce 29 octobre 2020 où tout s’est passé en quelques minutes seulement.
À 8 h 57, un équipage de la police municipale pénètre, sur le qui-vive, par la porte gauche de la sacristie de Notre-dame. Ils sont cinq et viennent d’être alertés grâce à l’activation d’une borne d’appel d’urgence installée tout près de l’église. Dans un couloir du presbytère, face à eux, un homme, couteau en main, fonce dans leur direction aux cris d’allah Akbar. Le taser ne suffit pas à dissuader l’assaillant, déterminé. Les policiers municipaux n’ont pas d’autre choix que de dégainer. Et tirer. Leur agresseur s’écroule, touché de plusieurs balles à l’abdomen, au thorax et aux jambes. Il est 8 h 59, trente minutes seulement après son entrée dans la basilique.
Après avoir reçu les premiers secours sur place, celui qui est désormais identifié comme étant Brahim A., Tunisien de 21 ans, est transporté à l’hôpital Pasteur 2. Il est opéré une première fois en urgence. Puis une deuxième fois, avant d’être placé en réanimation. Le 6 novembre, il est transféré à la Pitié-salpêtrière à Paris, avant d’être incarcéré à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes où il est toujours pris en charge, six mois après. Six mois au cours desquels les enquêteurs ont déjà réussi à lever bien des zones d’ombre.