Crise ouverte chez Les Républicains
Il aurait fallu bien moins qu’une étincelle pour enflammer la famille des Républicains azuréenne déjà chauffée à blanc. Renaud Muselier, candidat à sa réélection à la tête de la Région Sud, a tweeté hier matin, chalumeau en main :
« Éric Ciotti a dit que je pouvais avoir la défaite et le déshonneur aux régionales . En , je les ai évités en appelant à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen. Lui pas. Nous n’avons clairement pas la même idée de la droite, ni de la France. »
La cause ? La perspective d’une alliance entre LR et le parti de Macron dès le premier tour du scrutin régional en Paca. Une alliance qui ne serait pas exactement présentée comme telle. Peu importe. Même si Renaud Muselier continue d’exclure « un accord d’appareil » et évoque une simple « ouverture
de sa majorité » à des LREM, à des
« Verts raisonnables » et même à des « repentis » du Rassemblement national, les hostilités sont lancées avec les LR pur et dur emmenés par Éric Ciotti. De quoi déclencher des réactions – bouillantes – en chaîne sur les réseaux sociaux.
« La peur est toujours mauvaise conseillère »
David Lisnard n’y est pas allé de main morte. C’est clair, si LR s’acoquine à LREM, le maire de Cannes «neferapas
campagne ». Pas mieux, pour Éric Pauget. Le député antibois grince : « Avant de s’allier avec ses adversaires, on rassemble sa propre famille. » Droit dans le
tweet de Muselier : « La peur est toujours mauvaise conseillère. »
Plus à l’ouest, le sénateur Henri Leroy se dit « surpris et peiné du tweet de Muselier ». L’ancien-maire de Mandelieu attaque : « Eric [Ciotti], lui, ne s’est jamais
fourvoyé dans des combines politicardes. » À la rescousse également du président de la Commission nationale d’investiture des Républicains : le président du conseil départemental des Alpes-maritimes. Charles-ange Ginésy est sorti de son habituelle réserve pour asséner, après avoir complimenté son «ami
Éric Ciotti » : « La campagne commence
bien mal. » Enfin, plus discrètement, mais avec, sans nul doute, autant de conviction, la sénatrice Dominique Estrosisassone a simplement « liké » le tweet corrosif de Renaud Muselier.
Quelle marge de manoeuvre pour Eric Ciotti ?
Selon nos informations, outre Loïc Dombreval, le député LREM de la e circonscription des Alpes-maritimes, dont la présence sur la liste « LR » ne fait guère de doute, deux autres partisans affichés du Président seraient assurés de faire partie de l’aventure des régionales.
Graig Monetti, tout d’abord. L’adjoint au maire de Nice, chef de cabinet de la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, devrait rejoindre la team Muselier. Autre recrue « présidentielle », la députée de la e circonscription, Alexandra Valetta-ardisson.
Dans ce déferlement de réactions et de ripostes, pas de polémique pour Christian Estrosi, parfaitement en phase avec son président de région [lire ci-dessus].
Et pas commentaire de la part d’éric Ciotti, dont la marge de manoeuvre se réduit comme peau de chagrin face à un Renaud Muselier, décidé à faire exactement comme il veut pour gagner face à la liste du Rassemblement national à la tête duquel se trouve Thierry Mariani... un ancien LR.