Nice-Matin (Cannes)

« Il y avait urgence »

- P. F. pfiandino@nicematin.fr

Photos à la main pour prouver ses dires, cette habitante du domaine de Pierre Longue (1), sur le boulevard Leader, affiche sa circonspec­tion face au spectacle, à portée de vue de son balcon. Trois troncs taillés à ras, où se trouvaient jusqu’alors autant de palmiers, dans la résidence Villa Francia.

« Ça a été un choc »

« Un matin, j’ai entendu débroussai­lleuses et tronçonneu­ses. Ça a commencé par la taille des arbres devant le terrain de jeux. Des chênes, des eucalyptus... On ne sait pas combien, on ne voit pas d’ici, détaille-t-elle. C’était début avril : le troisième jour, dès 7 h, la route était bloquée par des camions et un broyeur pour les palmiers. Moi qui suis très verdure, ça a été un choc. » Alors, avec plusieurs autres habitants de l’immeuble, elle a contacté la mairie. Les services des espaces verts sont, d’ailleurs, intervenus pour stopper le chantier.

« On a appelé Pierre et Vacances mais ils ne s’occupent plus du site depuis le 30 septembre », poursuit-elle, depuis le balcon de l’une de ses voisines qui, nostalgiqu­e, se souvient « de l’horticulte­ur qui occupait les terrains » avant la constructi­on du centre. « Du coup, qui a ordonné cela ? On aimerait comprendre. Les arbres, c’est la priorité dans cette résidence. On ne touche jamais à rien sans demander l’aval à la mairie. Alors, voir ça...»

Convocatio­ns à la mairie

Il y a, aussi, la perte de quelques commodités : « Les arbres coupaient du bruit de la route et des spots du terrain de jeux. »

Alors, puisqu’il est « très sensible à la cause environnem­entale », elle a écrit au maire, David Lisnard. Dans l’attente que la Ville « sanctionne les responsabl­es à la hauteur de la réalité des arbres coupés ». Mais aussi « d’une replantati­on rapide de magnifique­s grands arbres, comme par le passé ».

Contactée, la mairie confirme avoir reçu des « courriers de plainte » et être intervenue sur un chantier « sans autorisati­on ».

Précision : « Même si ce sont des terrains privés, ils sont soumis à l’accord municipal. »

L’on nous indiquait, jeudi, que « les responsabl­es de la résidence allaient être convoqués pour un rappel de la procédure en vigueur ». Par ailleurs, un procèsverb­al a été dressé et « envoyé au procureur de la République ». 1. Elle a choisi de rester anonyme.

Contacté, le syndic de copropriét­é qui gère Villa Francia s’est expliqué. Déjà, pour indiquer « qu’en aucun cas, il n’y a eu abattage massif d’arbres. Ces trois palmiers ont été abattus car ils étaient malades et dangereux, en bord de route. D’ailleurs, les employés de la société ne voulaient pas monter pour les élaguer, tant c’était périlleux. » Il assure, aussi, qu’il entend « conserver et entretenir ces très beaux espaces verts. Quand on a repris la gestion, on a tout remis à plat et la taille fait partie de l’entretien. »

Ainsi, le syndic promet : « Les gens ont sûrement pris peur car les déchets d’élagage d’autres arbres plus haut ont été centralisé­s au niveau des trois palmiers. Un plan de replantage à cet endroit est, par ailleurs, prévu. Ces choses-là se font plutôt à partir de septembre. »

Concernant l’absence d’autorisati­on municipale, il concède : « C’est vrai que, quand vous abattez un arbre de haute futaie, vous déposez une déclaratio­n préalable. »

Pourquoi ne pas l’avoir fait ? «Ilya

un certain temps d’instructio­n mais, là, il y avait vraiment urgence. S’il y a un coup de vent et que l’arbre tombe... Ce ne sont pas des méthodes de voyou. Nous avons envoyé une déclaratio­n de régularisa­tion, on attend de voir ce que vont nous dire les instances administra­tives. »

Newspapers in French

Newspapers from France