Dojo boccassien : le dernier combat de Jacky Bosetti...
Après toute une vie sur les tatamis, Jacques Bosetti a perdu son dernier combat contre la maladie. L’ancien professeur de judo est décédé la semaine dernière des suites d’une leucémie, à 76 ans. Ancien salarié à l’aérospatiale, Jacky avait fait voler ses adversaires jusqu’à devenir ceinture noire en 1974 puis enseigner bénévolement la discipline de Jigoro Kano et ses valeurs morales à quatre générations de jeunes Boccassiens.
À l’arrêt de Cannes Aerosport, il avait franchi la porte du dojo fondé par le regretté Louis Richer, dont il était devenu un des hommes de confiance. Avec son partenaire d’entraînement, Maurice Boisson, récemment emporté par le large au même âge, Jacky avait également donné des cours à la MJC Ranguin durant de longues années. Un autre témoin de cette épopée martiale, Marc Shoppoven (première ceinture noire du Dojo boccassien), se souvient, éploré. « M. Richer lui confiait les clés pour qu’il ferme le club quand il quittait le dojo à 20 h 30. Après, c’était la baston (shiai) entre Daniel Juenbekdjian, alors champion de France, Joseph Galuzzo ou les frères Ibanès, sous le regard de Dominique Lequimme et Muriel Marchetti ».
Un triple deuil au dojo
Quarante ans après, Jacky Bosetrti était toujours ce « maître des clés » qui ouvrait le dojo chaque mercredi en attendant l’arrivée du professeur Nathalie Koobus pour le cours des petits benjamins. « C’est Jacky qui m’a fait venir au dojo », témoigne encore Jean-michel Marchand. «Il m’a enseigné les ukemi (chutes) dès tout petit », se rappelle Olivier Bouchet, devenu professeur (à Antibe et Vallauris) et sixième dan à son tour.
Autant de glorieux anciens qui perpétuent la mémoire de Jacky, un judoka passionné qui fut aussi médaillé de la jeunesse et des sports et arbitre régional.
« Nous sommes anéantis par la nouvelle de cette disparition, confirme Guillaume Gonnet, président du Dojo boccassien. Avec Maurice Boisson et Jacques Bosetti, le club a perdu deux grands hommes, deux figures boccassiennes au grand coeur ».
L’an prochain, le cinquantenaire du Dojo boccassien devra rendre hommage à Jacky, Marc, et bien sûr Louis Richer, le fondateur décédé l’an dernier.