Nice-Matin (Cannes)

Mort de Michael Collins, pionnier de la conquête spatiale

L’astronaute américain est décédé hier à l’âge de 90 ans. Il avait été, avec Armstrong et Aldrin, l’un des trois membres de la première mission habitée vers la Lune.

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En ce 21 juillet 1969, il avait fait rêver des millions de terriens avec ses compères Neil Armstrong et Edwin E. « Buzz » Aldrin. L’astronaute américain Michael Collins, membre d’apollo 11, la première mission habitée vers la Lune, est décédé hier d’un cancer à l’âge de 90 ans.

Pilote du module de commande et de service, il était resté en orbite pendant que ses camarades devenaient les premiers hommes à marcher sur la Lune.

« Je vois le monde dans mon hublot »

« Mon cher Mike, où que tu sois allé ou seras, tu auras toujours la flamme pour nous porter avec adresse vers de nouveaux cieux et le futur. Tu nous manqueras. Puisses-tu reposer en paix », a salué son camarade Buzz Aldrin, dernier membre encore vivant d’apollo 11.

Malgré son grand âge, Michael

Collins restait ces dernières années le plus actif des vétérans d’apollo. Et le plus poétique, lorsqu’il évoquait ses souvenirs de la Lune. « Quand nous sommes partis et l’avons vue, oh, quelle sphère imposante, avait-il raconté en 2019. Le Soleil était derrière elle, donc elle était illuminée d’un cercle doré qui rendait les cratères vraiment étranges, en raison du contraste entre le plus blanc des blancs, et le plus noir des noirs. Aussi splendide et impression­nante fût-elle, ce n’était rien par rapport à ce qu’on voyait par l’autre hublot. Là-bas, se trouvait ce petit pois de la taille d’un pouce, une magnifique petite chose nichée dans le velours noir du reste de l’univers. J’ai dit au centre de contrôle : Houston, je vois le monde dans mon hublot… » « Aujourd’hui la nation a perdu un véritable pionnier et un défenseur pour la vie de l’exploratio­n en la personne de Michael Collins », a réagi la Nasa.

Né le 31 octobre 1930 à Rome d’un père diplomate, Michael Collins s’était formé à l’académie militaire de West Point et était devenu pilote de chasse puis d’essai pour L’US Air Force. En 1963, il avait rejoint la Nasa, deux ans après le défi lancé par le président

John F. Kennedy de voir un Américain marcher sur la Lune avant la fin de la décennie. Il avait effectué plusieurs sorties dans l’espace, notamment aux commandes de Gemini 10, en 1966, et avait été choisi pour participer à la première mission habitée vers la Lune. Seul membre de l’équipage d’apollo 11 à ne pas avoir marché sur le satellite de la Terre, Collins dit n’en avoir gardé aucune amertume. Il a même confié par la suite « avoir été très heureux de rester tout seul » pendant 32 heures, soulignant non sans humour « avoir été l’un des rares Américains à ne pas avoir suivi l’alunissage car il n’y avait pas de télé à bord ».

Riche carrière

À l’instar d’aldrin et Armstrong, Collins a vite quitté la Nasa après le retour triomphal sur Terre et mené une riche carrière publique. Nommé secrétaire d’état adjoint pour les affaires publiques par le président Richard Nixon, il avait ensuite dirigé la constructi­on du musée de l’air de Washington, en assumant la présidence (19711978), avant de devenir consultant et d’écrire des ouvrages liés à l’aventure spatiale.

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(Photo AFP) Michael Collins (au centre) en compagnie de ses illustres camarades de la mission Apollo , Neil Armstrong et Edwin E. « Buzz » Aldrin.

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