Ehpad Korian : l’enquête, un an après
Après un retour d’expérience positif, le Dr Galy, maire de Mougins, préconise l’utilisation de cortisone et d’anticoagulants qui empêcherait, selon lui, l’aggravation. Il a alerté le président Macron.
Un nouveau Pr Raoult serait-il à Mougins ? Richard Galy (photo) est maire de cette commune depuis 20 ans et médecin depuis 40 ans. C’est plus le docteur que l’élu qui veut sortir du silence. Un an après le drame de l’ehpad La Riviera du groupe Korian où 41 personnes âgées sont décédées de la Covid et alors que la France a passé le cap des 100 000 morts, le Dr Galy, favorable en son temps à l’hydroxychloroquine, veut communiquer sur son retour d’expérience dans le traitement médical de ses patients symptomatiques atteints de Covid. Un traitement précoce qui éviterait, selon lui, la réanimation et sauverait des vies. Une position dont il a fait part dans un courrier au président Macron.
Pourquoi prendre la parole aujourd’hui ?
En un an, rien n’a changé. Les réa sont toujours submergées, avec quelque patients. Et on sait qu’un sur dix va mourir. La situation perdure et même s’aggrave. On a l’impression que le traitement médical n’a pas évolué depuis un an, saturant l’accueil des hôpitaux. Or, en dépit des recommandations officielles, les traitements ont évolué sur le terrain.
Quels sont ces traitements ?
Pour bien comprendre, il faut détailler l’évolution de la maladie. Il y a la phase de l’invasion de l’organisme par le virus, la phase avec l’apparition des signes cliniques et la réponse immunoinflammatoire, et la phase avec l’évolution thrombo-embolique, c’est-à-dire que les vaisseaux sanguins pulmonaires et rénaux se bouchent. Les poumons sont alors atteints de fibrose, ce qui fait évoluer vers la mort. Cette connaissance physiopathologique de la Covid permet aujourd’hui de beaucoup mieux traiter les patients en réanimation avec des corticoïdes (cortisone) et des anticoagulants. Le problème, c’est que malheureusement, ces traitements interviennent beaucoup trop tard vers le e ou e jour.
Vous préconisez de les administrer plus tôt ?
Oui. Depuis l’été dernier, dès l’apparition des symptômes, j’ai pris sur ma responsabilité de prescrire ce traitement à mes patients symptomatiques dès le e et e jour. Le retour d’expérience est très positif : aucun des patients ainsi traités ne s’est aggravé, aucun n’a été hospitalisé. Aucun décès.
Quel âge avaient-ils et avec quelle comorbidité ?
Il y a eu des patients de tous âges, jusqu’à plus de ans, certains avec des comorbidités. médicales officielles pour qu’elles puissent, dans l’attente d’une officialisation sous la forme de recommandations, communiquer plus largement sur l’attitude pragmatique fondée sur ce retour d’expérience des médecins de ville. J’ai écrit aussi au président du Conseil scientifique, Jeanfrançois Delfraissy, à son représentant local, le Dr Olivier Guerin, à la
Haute Autorité de Santé et à tous les responsables politiques de la région. Il faut que cela se répande en France. Et qu’on laisse les médecins prendre leurs responsabilités. On est au plus près des patients, on peut agir rapidement. Cela permettrait enfin de soulager les services de réanimation. Et ce n’est pas une affaire d’ego. Aujourd’hui, il y a urgence.
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Sur patients, aucune hospitalisation”