Écoles : le nouveau protocole sanitaire rassure les personnels
Avec seulement cinq classes fermées depuis la reprise, les nouvelles mesures semblent efficaces. Elles rassurent en tout cas les enseignants des Alpes-maritimes, mais inquiètent les parents.
Anticipation des vacances de Pâques et protocole sanitaire strict semblent porter leurs fruits. Alors que la situation épidémique flambait dans les établissements scolaires avant cette mise sous cloche de près d’un mois, on ne dénombrait hier que 5 classes fermées pour cause de Covid à travers tout le département : une classe de maternelle à Nice, trois de cours élémentaire à Antibes et Saint-jeannet – les écoles ayant rouvert leurs portes dès le début de la semaine – mais aussi une classe dans un collège niçois qui a continué d’accueillir des enfants de personnels prioritaires.
« Un climat moins anxiogène »
Les élèves du secondaire ne feront, en effet, leur rentrée physique que lundi prochain. Une reprise des cours présentiels qui s’annonce « plus sereine », reconnaissent les syndicats enseignants. « Les autotests sont là, constate avec satisfaction Sylvie Pénicaut, du Syndicat National des Personnels de Direction de l’éducation Nationale (SNPDEN06). Pour les enseignants c’est un outil formidable. En revanche l’organisation semble plus compliquée pour que les jeunes y aient recours. Je vois mal supprimer encore des cours pour organiser des séances d’autotests », souligne cette proviseur de lycée qui rappelle qu’il faudra quoi qu’il en soit « recueillir au préalable le consentement parental ».
La secrétaire départementale du syndicat des chefs d’établissement aurait préféré que ces autotests réservés aux plus de 15 ans soient pratiqués « à la maison ». « Ce sera possible », assure le rectorat qui confirme que pour les autres tranches d’âge « les campagnes de tests salivaires et antigéniques vont se poursuivre » : « Nous maintenons toute la batterie des outils à notre disposition pour casser la chaîne de contamination. » Sauf que, à l’exception de quelques établissements témoins dans l’académie, le SNU-IPP rappelle que ces tests n’ont lieu « qu’une fois et puis c’est tout » : « Cela permet de donner la température à un instant T, mais en aucun cas d’assurer un véritable suivi épidémiologique », souligne Gilles Jean. Le secrétaire départemental de ce syndicat du 1er degré reconnaît néanmoins que les mesures prises ces dernières semaines sont de nature « instaurer un climat moins anxiogène qu’avant les vacances ». « Tous les enseignants qui le souhaitaient ont pu se faire vacciner et la fermeture des classes dès le premier cas de Covid était déjà en place dans les Alpes-maritimes », rappelle Gilles Jean. Quant à la règle de non-brassage, si elle est « une bonne chose » d’un point de vue sanitaire, elle met en exergue un autre problème selon le représentant du SNU-IPP : « Le manque de professeurs remplaçants. » Hors Covid, il y aurait selon lui « une trentaine de classes fermées » pour cause de prof absent dans le département. Plus question de répartir les élèves dans les autres cours.
Des problèmes d’organisation
En cas de non-remplacement, les parents sont priés de venir récupérer leurs enfants. Ce qui ne va pas sans poser des problèmes d’organisation aux familles, souligne la FCPE (voir par ailleurs).
Si les personnels de l’éducation Nationale sont quant à eux plutôt satisfaits de cette nouvelle organisation sanitaire, ils restent néanmoins prudents. « Maintenant il va falloir tenir. » L’anticipation des vacances de printemps a ouvert « un long tunnel de 10 semaines » avant que ne soit officiellement sifflée la fin des cours.