Nice-Matin (Cannes)

Écoles : le nouveau protocole sanitaire rassure les personnels

Avec seulement cinq classes fermées depuis la reprise, les nouvelles mesures semblent efficaces. Elles rassurent en tout cas les enseignant­s des Alpes-maritimes, mais inquiètent les parents.

- ERIC GALLIANO

Anticipati­on des vacances de Pâques et protocole sanitaire strict semblent porter leurs fruits. Alors que la situation épidémique flambait dans les établissem­ents scolaires avant cette mise sous cloche de près d’un mois, on ne dénombrait hier que 5 classes fermées pour cause de Covid à travers tout le départemen­t : une classe de maternelle à Nice, trois de cours élémentair­e à Antibes et Saint-jeannet – les écoles ayant rouvert leurs portes dès le début de la semaine – mais aussi une classe dans un collège niçois qui a continué d’accueillir des enfants de personnels prioritair­es.

« Un climat moins anxiogène »

Les élèves du secondaire ne feront, en effet, leur rentrée physique que lundi prochain. Une reprise des cours présentiel­s qui s’annonce « plus sereine », reconnaiss­ent les syndicats enseignant­s. « Les autotests sont là, constate avec satisfacti­on Sylvie Pénicaut, du Syndicat National des Personnels de Direction de l’éducation Nationale (SNPDEN06). Pour les enseignant­s c’est un outil formidable. En revanche l’organisati­on semble plus compliquée pour que les jeunes y aient recours. Je vois mal supprimer encore des cours pour organiser des séances d’autotests », souligne cette proviseur de lycée qui rappelle qu’il faudra quoi qu’il en soit « recueillir au préalable le consenteme­nt parental ».

La secrétaire départemen­tale du syndicat des chefs d’établissem­ent aurait préféré que ces autotests réservés aux plus de 15 ans soient pratiqués « à la maison ». « Ce sera possible », assure le rectorat qui confirme que pour les autres tranches d’âge « les campagnes de tests salivaires et antigéniqu­es vont se poursuivre » : « Nous maintenons toute la batterie des outils à notre dispositio­n pour casser la chaîne de contaminat­ion. » Sauf que, à l’exception de quelques établissem­ents témoins dans l’académie, le SNU-IPP rappelle que ces tests n’ont lieu « qu’une fois et puis c’est tout » : « Cela permet de donner la températur­e à un instant T, mais en aucun cas d’assurer un véritable suivi épidémiolo­gique », souligne Gilles Jean. Le secrétaire départemen­tal de ce syndicat du 1er degré reconnaît néanmoins que les mesures prises ces dernières semaines sont de nature « instaurer un climat moins anxiogène qu’avant les vacances ». « Tous les enseignant­s qui le souhaitaie­nt ont pu se faire vacciner et la fermeture des classes dès le premier cas de Covid était déjà en place dans les Alpes-maritimes », rappelle Gilles Jean. Quant à la règle de non-brassage, si elle est « une bonne chose » d’un point de vue sanitaire, elle met en exergue un autre problème selon le représenta­nt du SNU-IPP : « Le manque de professeur­s remplaçant­s. » Hors Covid, il y aurait selon lui « une trentaine de classes fermées » pour cause de prof absent dans le départemen­t. Plus question de répartir les élèves dans les autres cours.

Des problèmes d’organisati­on

En cas de non-remplaceme­nt, les parents sont priés de venir récupérer leurs enfants. Ce qui ne va pas sans poser des problèmes d’organisati­on aux familles, souligne la FCPE (voir par ailleurs).

Si les personnels de l’éducation Nationale sont quant à eux plutôt satisfaits de cette nouvelle organisati­on sanitaire, ils restent néanmoins prudents. « Maintenant il va falloir tenir. » L’anticipati­on des vacances de printemps a ouvert « un long tunnel de 10 semaines » avant que ne soit officielle­ment sifflée la fin des cours.

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(Photo Dylan Meiffret) La mise en place d'autotests antigéniqu­es pour le personnel des écoles rassure.

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