« Une grosse épée de Damoclès sur la tête des familles »
Céline Vaillant, présidente de fédération de parent d’élèves (FCPE), ne conteste pas les mesures qui s’imposent désormais dans les établissements. Elle rappelle d’ailleurs que la fermeture des classes dès le premier cas de Covid était « déjà la règle dans les Alpesmaritimes avant les vacances ». Vient toutefois s’ajouter la politique de non-brassage en cas d’enseignant absent. Les deux se combinent pour faire peser « une grosse épée de Damoclès sur la tête des familles », constate cette représentante des parents d’élèves. Car faute de remplaçants en nombre suffisants, c’est bien aux parents que l’on demande de récupérer leurs enfants. « Alors qu’ils ont déjà dû s’organiser pour déplacer leurs vacances à la dernière minute, rappelle Céline Vaillant, à tout moment ils vont devoir poser un arrêt maladie ou demander un nouveau congé pour s’occuper de leurs gamins dont la classe a fermé. Les employeurs risquent de ne pas toujours être aussi conciliants à force. »
« Aucune solution globale »
La présidente de la FCPE regrette « qu’il n’y ait pas eu de solution globale mise en place et qui ne repose pas systématiquement sur les parents ». De même que le rattrapage des heures de cours perdues repose essentiellement sur «la bonne volonté des enseignants ».
« Les espaces numériques de travail, on l’a vu, fonctionnent de manière aléatoire. Beaucoup d’élèves se retrouvent régulièrement bloqués en salle d’attente et ne parviennent pas à accéder à leurs cours en visio. Ces derniers ne remplaceront jamais des cours physiques. Cela n’a même aucun sens en lycée pro. Comment voulezvous réaliser en distanciel des heures d’atelier. Les stages se sont interrompus pour ceux qui en avaient. Et même la reprise, la semaine prochaine, ne se fera qu’en demi-jauge. Autant dire qu’il reste deux à trois semaines de cours cumulés, en réalité, avant la fin de l’année. » Céline Vaillant s’inquiète des conséquences de ces « deux demi-années scolaires » que viennent d’enchaîner les élèves.
« Là encore rien n’a vraiment été prévu pour rattraper le retard pris. Cela risque de générer des décrochages scolaires et d’accentuer un peu plus les inégalités. Car il va y avoir d’un côté ceux qui peuvent payer des cours de soutien à leur enfant et les autres… »