Nice-Matin (Cannes)

Verts et gauche négocient

Pendant que LR se déchire sur le sujet de LREM, l’extrême gauche, la gauche et les écolos tentent de réussir « l’union ». Le Rassemblem­ent national avance ses pions « sereinemen­t ».

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

N «ous sommes en pleine discussion pour réussir une union, la plus large possible, afin de contrecarr­er LR et le RN aux régionales. Depuis le début au PS, nous plaidons pour ça : la seule formule qui nous permettra de jouer la gagne », révèle Xavier Garcia, premier secrétaire fédéral du PS azuréen. Une unité « maximale » de la « gauche de la gauche » jusqu’aux écolos : LFI, PCF, le PS et toutes les composante­s du « pôle écologiste » (1). « On discutera jusqu’au bout, on essaie vraiment d’y arriver sans tracer de ligne rouge », poursuit le patron du PS 06. Et « c’est faisable », jure un autre socialiste, « mais il faut que tout le monde fasse des efforts ».

« Je conduirai la liste des A.-M. »

Des efforts que n’est pas prêt à faire Jean-marc Governator­i, élu d’opposition à Nice. Celui qui a déjà dû s’effacer en tant que tête de liste régionale du « pôle écologiste », ne lâchera pas : « Je conduirai la liste dans les Alpes-maritimes. » Rejouer le Printemps marseillai­s en juin prochain ? Le coprésiden­t de Cap écologie (2), répond « pourquoi pas », sauf qu’il ne veut pas des Mélenchoni­stes. « Oui, nous sommes en train de négocier, mais quoi qu’il arrive on ira sans LFI. Je ne veux pas d’une liste trop gauchisée ». Et Jean-marc Governator­i se tâte encore pour le Parti communiste français : «On verra, il faut qu’ils soient plus corrects avec moi ». Le PCF azuréen préfère rester au-dessus de la mêlée. « La gauche et l’écologie ne pourront peser dans ce scrutin que rassemblée­s de LFI à EL-LV », tranche Robert Injey, le Niçois, chef de file des communiste­s pour le 06.

Un « Bettati » chasse l’autre...

Au Rassemblem­ent national, Thierry Mariani, transfuge LR, fondateur de la Droite Populaire, avance « sereinemen­t », selon le Niçois Philippe Vardon, codirecteu­r de campagne. D’autant plus sereinemen­t que le RN ne boude pas son plaisir devant des Républicai­ns qui se déchirent sur le sujet d’un éventuel accord avec LREM dès le 1er tour (notre édition du 29 avril). « Qu’ils continuent, c’est parfait pour nous » ,se délectent les Frontistes, forts, également, de deux récents sondages. Thierry Mariani est donné en tête du premier tour devant le sortant Renaud Muselier, dans tous les cas de figure. Et ce, malgré la présence de listes qui pourraient picorer dans leurs électeurs. Comme celle de Debout la France que conduira Noël Chuisano après le désistemen­t du Niçois

Benoit Kandel. « Il faudrait déjà qu’ils aillent jusqu’au bout. Ils ne nous inquiètent pas beaucoup », ironise Vardon. Pas mieux pour ceux qui se revendique­nt « Des amis d’eric Zemmour », une liste initiée par le maire d’orange Jacques Bompard, artisan du FN en 1972 et fondateur de la Ligue du Sud en 2010.

Lors du scrutin de 2015, Bompard avait recueilli 1,12 % des voix. Dans les Alpes-maritimes, ce n’est pas encore officiel, mais c’est une avocate niçoise qui mènera le bal pour le parti de Marine Le Pen. Au côté de Philippe Vardon, Alexandra Masson-bettati, ancienne du RPR et de L’UMP, fera campagne en lieu et place de son mari, Olivier Bettati. Il y a six ans, c’est lui qui conduisait la liste du RN dans les Alpes-maritimes pour Marion Maréchal, petite fille de Jeanmarie Le Pen.

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(Photo Eric Ottino) Jean-marc Governator­i, élu niçois d’opposition, coprésiden­t de Cap écologie, négocie l’union, avec ce préalable : il veut être tête de liste dans les Alpes-maritimes.

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