Nice-Matin (Cannes)

Benoît Badiashile :

Après deux saisons délicates, le défenseur savoure de jouer le haut de tableau avec son club formateur. Il s’est confié avant le choc contre L’OL, capital pour la Ligue des Champions.

-

Courtisé par plusieurs grands clubs européens, Benoît Badiashile a été très proche cet été de quitter le Rocher et son club formateur, avec lequel il vit une saison de rêve après avoir connu la lutte pour le maintien. Convaincu par ses qualités, Niko Kovac s’est battu pour le garder et en a fait un de ses hommes forts. À tout juste  ans, le défenseur central sait que sa trajectoir­e précoce n’est en aucun cas une invitation à brûler les étapes. L’interview qu’il nous a accordée révèle un joueur à la tête bien faite, mais surtout au rire communicat­if et à la pudeur touchante.

Benoît, vous êtes toujours en lice pour le doublé coupe-championna­t. Vous y croyez à fond ?

Forcément. Il y a des raisons d’y croire. On est sur une très bonne dynamique. Personne ne nous attendait là, ce n’est vraiment que du bonheur pour nous. On sait qu’on a quelque chose à aller chercher, on va essayer de décrocher au moins un trophée.

Il y a des signes qui annonçaien­t cette fantastiqu­e saison ?

Au début, pas du tout. On n’a pas très bien démarré. C’est surtout lors du passage en  qu’on a vraiment explosé et enchaîné les résultats très intéressan­ts. On espère que ça va continuer jusqu’à la fin.

II y a eu un déclic collectif ?

Il fallait qu’on assimile tout ce que le coach nous demandait. On savait que ça allait être compliqué parce que le coach venait d’arriver, il n’a pas eu énormément de temps pour nous guider lors de la présaison. Il avait prévenu qu’il avait besoin de six mois et nous aussi pour nous adapter à ses méthodes et à sa philosophi­e. On voit que ça fonctionne.

Dimanche il y a ce choc contre Lyon...

On s’attend à un super match. C’est pour ce genre de rencontres qu’on est footballeu­r. En Coupe, ça a été très intense. On espère repartir une nouvelle fois avec la victoire.

La pression ne sera pas sur vos épaules ?

Nous, on est troisième, avec quatre points d’avance sur les Lyonnais. Ce sont eux qui sont sous pression. Mais on n’oublie pas qu’on a aussi des objectifs à atteindre.

Quand on est un joueur formé au club, on savoure encore un peu plus cette saison ?

J’ai eu des moments très compliqués avec L’ASM. Il y a deux ans, je jouais le maintien. Ça a été très dur alors je profite vraiment.

Le groupe ne s’est jamais enflammé avec cette incroyable dynamique en  ?

Avec ce coach, c’est impossible (rires). Il tient le même message en conférence de presse ou en interne. Il nous a toujours dit que tout pouvait basculer très vite. Surtout avec cette fin de championna­t très intense. On reste calme et on travaille.

Youssouf Fofana, Aurélien Tchouaméni, Sofiane Diop, vous... La jeunesse a pris le pouvoir à Monaco ?

(Il rit) On peut dire ça. On se comprend. On est Français, en dehors on a aussi l’habitude d’être ensemble. On est une belle bande de copains. Ça a aidé à créer des automatism­es. On est heureux de vivre ça ensemble. Youssouf, c’est le plus fou, il amuse la galerie à chaque fois.

À son arrivée, Niko Kovac a tout fait pour vous garder. C’est une fierté ?

Bien sûr. Pour un jeune joueur comme moi, qu’un coach arrive et me montre cette énorme confiance, forcément ça m’a poussé à rester car je savais qu’avec lui, j’allais pouvoir montrer mes qualités et progresser.

J’ai senti que ça allait bien se passer.

Comment jugez-vous vos progrès ?

Je me suis beaucoup amélioré sur la concentrat­ion. Il y a des erreurs que je faisais en début de saison et que je ne commets plus maintenant. Les statistiqu­es parlent pour nous, on vient d’enchaîner de nombreux matchs sans encaisser de buts. Pour un défenseur, c’est très valorisant. Mais j’ai encore une grosse marge de progressio­n. Je dois travailler mon impact physique, même si je me fais moins bouger, et toujours améliorer ce que je fais plutôt bien comme la relance. J’ai beaucoup travaillé avec le coach et son frère Robert qui était un ancien défenseur. Ils m’ont énormément aidé.

Une anecdote pour résumer Niko Kovac ?

Contre Nîmes, on menait - mais on a eu une petite baisse de régime. Il nous a secoués comme jamais (rires). Il n’arrêtait pas de crier. On a besoin de quelqu’un qui nous pousse. C’est important car notre groupe est jeune.

On dit qu’avec lui les séances ne sont jamais aussi dures qu’après une grosse victoire ?

Pour ceux qui n’ont pas joué, oui c’est vrai. Pour les autres, c’est plus calme. Le coach n’est pas aussi fou que ça (rires).

‘‘

Je ne commets plus les mêmes erreurs”

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France