Nice-Matin (Cannes)

« Concurrenc­e déloyale »

- ALICE PATALACCI Plus d’infos : info@snec.org.

Les Azuréens ont-ils profité de la crise sanitaire pour refaire leur intérieur ? C’est possible. « On ne pouvait plus voyager, les clients ont sans doute utilisé leur budget pour leur maison. Ils ont eu envie de se sentir bien chez eux, de se remettre à cuisiner ou de passer plus de temps en famille », témoigne François Grimm, manager du magasin Mobalpa de Vallauris.

Un peu d’attente

«Il y a un retour aux ambiances Nature, épuré ou Wabi Sabi (ambiance japonaise, N.D.L.R.). On remarque aussi un intérêt plus fort pour le respect de l’environnem­ent France »,

Grimm.

L’engouement a franchi les murs de la cuisine pour se répercuter sur la salle de bains mais aussi les dressings. « Certains anciens clients qui ont acheté leur cuisine chez nous sont revenus pour d’autres aménagemen­ts, et le made in détaille François comme agrandir leurs placards ou améliorer leurs rangements », ajoute-t-il. Autre phénomène positif pour les cuisiniste­s : avec la crise sanitaire, le marché de l’immobilier a continué à fonctionne­r. « Les gens ont voulu de l’extérieur, ils ont donc aussi consulté pour des travaux d’intérieur », ajoute

François Grimm. « Ainsi, ces derniers mois, les commandes ont augmenté et les délais également », complètet-il.

« Une épée de Damoclès au-dessus de la tête »

Dans ce contexte, le magasin du chemin Saint-bernard a dû s’adapter. « Avec le risque de confinemen­t, on avait une épée de Damoclès audessus de la tête. Les clients se sont parfois dépêchés de commander avant que notre fermeture soit décidée. Cette situation a créé des bouchons », explique-t-il. Car, pendant les déconfinem­ents, les cuisiniste­s avaient pu ouvrir. Entraînant un « boom de la demande », selon le jeune homme, qui attend de voir comment la prochaine réouvertur­e va se passer. « Nous serons capables d’assurer des rendezvous à distance si besoin, ainsi qu’en magasin, et nous avons hâte », assure-t-il. Autour de ce marché, les usines marchent à plein régime. «Mais,ilyamoinsd­e personnel à cause de la Covid et des pénuries en matière première, comme certains composants électroniq­ues pour les lave-vaisselle », détaille François. D’où des délais de livraisons un peu longs, parfois générateur­s de tension auprès des clients.

Considérés comme des commerces non-essentiels, les cuisiniste­s ont fermé leurs magasins pendant les différents confinemen­ts. Les grandes surfaces de bricolage de moins de   m², elles, ont pu rester ouvertes, en condamnant certains rayons, dont celui des cuisines. Une concurrenc­e « déloyale » pour le Syndicat national de l’équipement de la cuisine (Snec), car certains magasins vendraient des aménagemen­ts de cuisine équipée sur mesure, notamment par réception de clients sur rendez-vous individuel­s en magasin.

Le syndicat a donc proposé à ses adhérents de lui transmettr­e « toutes informatio­ns de non-respect », pour « engager des opérations ciblées ». « C’est injuste, car nous avions pourtant proposé de rester ouverts en respectant une jauge et des prises de rendez-vous avec un vendeur », étaye Christian Sarrot, secrétaire général du Snec.

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(Photo S. W.) François et Matthias, du magasin Mobalpa de Vallauris.

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