Les piscinistes nagent dans le bonheur
C’est en millions, le nombre de piscines privées en France,
e pays le plus équipé après les Etats-unis.
Déjà en plein essor depuis quelques années, le marché de la piscine individuelle est dopé par le confinement. Il profite de la restriction des déplacements, notamment les voyages, et de la volonté des Français de passer de bons moments à la maison. Chez Desjoyaux, le poids lourd du secteur les chiffres sont impressionnants
(1) : « Certains concessionnaires de la marque frôlent 50 % de hausse dans le Centre et le Nord de la France », selon Alfonso Costanzo, gérant d’une petite concession au Muy, qui rayonne sur une trentaine de kilomètres autour de Draguignan.
« Au moment des premières annonces du gouvernement l’an dernier, il y a eu un mois de flottement. Beaucoup de clients se sont posé des questions. Ensuite, ça s’est très vite remis en place, les commandes ont repris un rythme normal », précise-t-il. Résultat, il a réalisé en 2020 le même chiffre d’affaires qu’en 2019 avec un mois et demi sans activité. Soit trente-sept bassins, livrés, posés.
à % de chiffre d’affaires en plus
Cette année sera encore meilleure. « En septembre, le nombre de rendezvous et de commandes a augmenté que ce soit pour des installations nouvelles ou des rénovations. Et des belles rénovations, notamment avec des pompes à chaleur qui permettent de se baigner bien avant et bien après l’été. Donc en février 2021, on avait déjà le même nombre de piscines à livrer, trente-sept exactement, que sur une année complète », indique-til.
À ce jour, il a quarante-quatre piscines à mettre en eau d’ici l’été. Avec trois équipes de maçons installateurs et un terrassier, ses co-traitants, il ne peut pas faire davantage, mais continue à prendre des commandes pour des chantiers qui seront faits à partir de septembreoctobre. D’ici fin 2021, il installera une quinzaine de piscines supplémentaires, « entre 15 et 17 % de chiffre d’affaires en plus », estime-t-il. Soit une soixantaine de piscines sur un rayon de 30 km, « c’est énorme », commente-t-il.
« Si on veut faire de la qualité, on ne peut pas faire davantage, et de toute façon l’administration ne suit pas », regrette Alfonso Costanzo, qui pointe cette difficulté : «Avecletélétravail dans les administrations, les délais pour les permis de construire ou déclarations préalables de travaux se sont considérablement allongés, c’est une catastrophe. Tout le secteur du bâtiment en souffre ».
Une clientèle plus jeune
Aux créations et rénovations de piscines, s’ajoute un parc de vingt-cinq liners à changer d’ici juillet. Un chiffre qui stagne depuis trois, quatre ans, là encore parce que la petite entreprise familiale, de trois personnes et sept co-traitants, ne peut pas faire davantage. La vente de marchandise complémentaire, comme les robots et les produits d’entretien, est le seul segment où le chiffre baisse. « Les gens achètent sur internet. Desjoyaux l’a compris et a créé sa boutique de vente en ligne », rappelle le spécialiste.
Enfin, Alfonso Costanzo remarque une autre évolution, celle de sa clientèle. « Quand j’ai commencé dans le métier, c’était des seniors. Aujourd’hui on a de plus en plus d’actifs, et même de jeunes actifs. La maison individuelle s’est démocratisée et les taux d’intérêt le permettent parce qu’ils ont diminué ».
Alors il profite de cette envie de confort, presque avec un sentiment de culpabilité. « Oui, la période nous est favorable, ça marche bien pour nous. Ça me gêne de le dire quand on voit certaines personnes, des amis, pour qui l’activité est à l’arrêt ». 1. Le leader européen des piscines, basé à Saint-etienne (Loire), a battu des records de vente en 2020 grâce au confinement, avec une croissance à 12 %.