Nice-Matin (Cannes)

A les jardinerie­s et les fleuristes en pleine croissance

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Avec un espace de vie réduit depuis plus d’un an, de nouveaux moyens d’évasion ont pris le dessus. Las de tourner en rond dans leur logement, coincés par le télétravai­l, ou opportunis­tes, nombreux sont ceux qui ont sombré dans une nouvelle addiction : les plantes. À Nice comme dans les Alpes-maritimes, les jardinerie­s de quartier ne souffrent pas du confinemen­t. Au contraire : plusieurs petits commerces parlent même d’une « explosion », avec des chiffres d’affaires qui ont parfois doublé depuis un an. En même temps, le terreau y était déjà : tendance sur les réseaux sociaux, retour à la terre, besoin de s’occuper…

Tout le monde change sa déco

L’intérêt pour la nature n’est pas nouveau : depuis plusieurs années, la plante est devenue sexy, en particulie­r sur Instagram . Mais le contexte a tout fait basculer. « Le confinemen­t est arrivé au bon moment, si on peut dire, décrit Carine Costantino, gérante de Boho concept store, installé au port. Il y a un élan vers la végétalisa­tion. La plante d’intérieur est tendance, en particulie­r sur les réseaux sociaux. Et forcément, avec le confinemen­t, on a envie de se créer un petit coin de verdure. » Panier moyen par client : 70 euros, estime Carine. Coincé chez soi, on a tendance à s’attaquer à la décoration. Pour s’occuper, ou simplement pour rafraîchir son environnem­ent, en particulie­r si on télétravai­lle.

La bascule du jardinage

Autre phénomène de société : le retour à la terre. Pour ceux que ça démangeait, les confinemen­ts ont été l’occasion de s’y mettre. Depuis un an, Nicolas Baillie, gérant des Jardins de Pessicart, sur les hauteurs de Nice, a vu débouler, de manière générale, ceux « qui partent de la base et achètent le pot et le terreau », qu’il estime avoir réussi à fidéliser.

Avec un profil qui a évolué. « Avant, on touchait essentiell­ement les collines, des gens qui ont des jardins. Maintenant, les gens montent. Ce n’est plus la clientèle à balcon à géranium. Ce sont de nouveaux jardiniers, très informés grâce aux réseaux sociaux. Ils cherchent ce qui se mange : fraises, framboises, tomates, herbes aromatique­s. Le nouveau jardinier urbain veut le côté satisfacti­on d’avoir réussi à faire pousser sa plante, mais aussi la récolte. »

L’atout proximité

Autre atout : l’effet petit commerce de proximité. Valério Blanchi, directeur de la jardinerie Prosperi, une enseigne d’une autre dimension, reconnaît une bonne activité. « Mais c’est dû à la saison, on ne peut pas dire qu’il y a un effet Covid » .À l’inverse, toutes les petites jardinerie­s de quartier interrogée­s disent avoir senti la différence. Parce que les déplacemen­ts sont limités, mais pas seulement.

Les gérants de Boho concept store et des Jardins de Pessicart estiment qu’ils ont réussi à tirer leur épingle du jeu, en répondant à la demande : forte présence sur les réseaux sociaux, conseils de qualité, création de services de livraison. Et aussi, les clients se sont mobilisés. « Avec le premier confinemen­t, les gens se sont rendu compte que quand tout est fermé dans leur quartier, ça devient un dortoir, analyse Carine Costantino. On verra si ça dure ».

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(Photos Dylan Meiffret) Les plantes d’intérieur ont notamment connu une forte explosion.

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