Nice-Matin (Cannes)

Manifestat­ion du er-mai, chantons sous la pluie

Grasse Malgré une météo maussade dans un contexte socio-économique guère ensoleillé non plus, les militants ont donné de la voix en musique.

- A.C.

Les larmes du ciel et les masques pandémique­s n’ont pas empêché une trentaine de militants CGT de manifester, hier matin. Aux rythmes de Bella Ciao, ceux-là ont donné de la voix sous abri dans le kiosque à musique, avant de se rendre pacifiquem­ent et symbolique­ment jusqu’à l’exbourse du travail (11 rue Gazan), dont ils ont été délogés l’an dernier par les ressources humaines de la Ville. Une « expulsion » qui ne passe toujours pas chez les syndicalis­tes : « C’était notre local historique depuis 1944, mais la mairie l’a repris pour nous reloger dans l’ancien lycée De Croisset. Pour nous, c’est comme un exil car il est très loin du centrevill­e et difficile d’accès », pointe Annie Voarino, retraitée des agents territoria­ux. Baume au coeur, mais hier, il s’agissait surtout de panser les plaies du personnel hospitalie­r.

Grogne hospitaliè­re

« À Grasse, on continue de fermer des lits alors que nous demandons une embauche à la mesure de la situation, revendique Candice Julou, gilet jaune et rouge CGT en ville, mais blouse blanche d’aide soignante à l’hôpital de Grasse. Dans de nombreux services, on se retrouve seulement avec un infirmier et une aide soignante pour gérer quatorze lits. Ce n’est plus possible d’accepter ça, d’autant plus que la Ville ne nous soutient pas vraiment, sauf pour de simples effets de com’. »

Du côté des agents publics, la situation semble moins tendue, « mais beaucoup de personnel d’école est tombé malade, et faute de remplaceme­nts suffisants et pérennes, certaines classes ont dû fermer plus tôt, ou bien des enfants ont dû être transférés dans d’autres classes, alors que ça ne devrait pas être le cas », dénonce encore Annie Voarino.

Et si les secteurs de la parfumerie semblent tirer leur épingle du jeu du point de vue de la casse sociale (« il n’y a pas trop de pertes d’emplois dans la fabricatio­n des parfums » ), à l’usine Kerry Flavours de produits aromatique­s, on s’inquiète :«La boîte procède à des délocalisa­tions en Malaisie et au Mexique pour certains services, et à Grasse, deux salariés sont concernés. On doit passer au tribunal mercredi pour prolonger leur délai de consultati­on », explique Denis Hocquet.

Avec un brin de muguet pour garder espoir ?

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(Photos A.C.) Les militants de la CGT ont manifesté hier... Et le syndicat appelle à se rassembler devant la bourse au travail le mardi  juin à  heures.

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