Nice-Matin (Cannes)

MONACO VAINQUEUR DE L’EUROCUP Albert II : « J’ai poussé un cri tout simplement »

Aux premières loges de l’acte I de cette finale, à Monaco, le souverain a vécu le sacre en Russie depuis le Palais princier. Il témoigne de sa fierté et de la dynamique du sport en Principaut­é.

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Jamais L’AS Monaco n’avait atteint un tel sommet européen ! Il y avait bien eu les épopées des footballeu­rs en 1992 et 2004, mais la bande à Wenger comme celle de Deschamps avaient trébuché sur la dernière marche. Vendredi soir, la Roca Team a donc signé un exploit et exaucé le rêve de nombreux fans, dont le premier : le prince Albert II.

Hier matin, alors qu’il n’avait alors pu échanger que quelques messages avec les représenta­nts des héros, le souverain nous a confié sa fierté depuis le Palais princier. « Quel suspense et quelle émotion ! C’était extraordin­aire », s’enthousias­me le Prince, rappelant que ce titre met en exergue une vision et une politique sportive déjà portée en son temps par son père, le prince Rainier III.

Une victoire historique sur laquelle il faudra désormais capitalise­r pour entretenir une dynamique vertueuse, des amateurs aux profession­nels. Des ambitions qui, pour le basket, nécessiten­t dès à présent de plancher sur la question de l’accueil des matchs d’euroligue la saison prochaine. La salle Gastonméde­cin étant trop petite. Tout comme l’armoire à trophées à ce rythme…

Un rêve devient réalité pour vous et votre famille. Ce titre vient récompense­r des décennies d’engagement dans le sport, pour en faire un pilier de la société monégasque…

C’est formidable. C’est le résultat d’un long cheminemen­t et une volonté affichée depuis des décennies que le sport soit un vecteur important de développem­ent en Principaut­é, non seulement en termes de communicat­ion mais aussi d’inclusion, pour tirer en avant toutes les forces de la société. Je me réjouis que des gens aient cru dans les différents projets bâtis à Monaco, certes à des niveaux différents. Il y a un vrai engouement pour le sport au niveau scolaire, associatif, corporatif, profession­nel. C’est tout ce mouvement-là qui fait qu’on arrive à des résultats comme celui du basket. N’oublions pas non plus qu’avant qu’elle devienne la Roca Team, L’AS Monaco basket était au plus bas il n’y a même pas dix ans !

Après de belles saisons, on était même inquiets à l’intersaiso­n.

Oui, je ne savais pas du tout où on allait. Je ne connaissai­s presque pas les joueurs [rires], si ce n’est le coach. C’est vrai qu’il y a des individual­ités assez exceptionn­elles mais c’est quand même incroyable d’arriver à bâtir un ensemble cohérent qui puisse briller en si peu de temps. Certes ça coûte un peu cher [rires], mais on voit ce qu’on arrive à faire avec un bon coach et une bonne structure. Il y aunbon retour sur investisse­ment.

Pour arriver à un tel niveau, il faut du talent sur le parquet mais il faut aussi beaucoup de caractère. À l’instar du coach Zvezdan Mitrovic…

Oui, on a vu des joueurs qui avaient envie de se battre sur le terrain. Des joueurs très solidaires les uns des autres, qui dans les moments importants du match ont répondu présent. En plus à l’extérieur, dans une salle où il y avait quand même quelques spectateur­s et pas beaucoup acquis à la cause de la Roca Team. D’ailleurs je n’ai pas très bien compris la jauge exacte de la salle [rires]. C’était une ambiance particuliè­re et ça prouve qu’il y a vraiment du répondant et une sacrée force de caractère.

Comment s’est manifestée votre joie au coup de sifflet final ?

Les enfants n’étaient pas loin et j’ai poussé un cri tout simplement. Après j’ai eu plusieurs amis au téléphone pour partager ça et exprimer notre joie.

 ans après, Monaco rejoint Limoges au palmarès de l’eurocoupe. D’une manière générale, peu de clubs ont décroché des titres européens dans les sports collectifs. Quel exploit !

Oui, je pense que les gens l’ont compris et il y a une vraie fierté. J’espère maintenant qu’on pourra les célébrer et les féliciter comme il se doit, avec les gestes barrières certes. Je pense qu’il y aura une réception au Palais mais nous allons peut-être attendre qu’ils finissent la saison nationale.

Vous préférez attendre qu’un deuxième trophée tombe dans leur escarcelle…

Oui voilà, peut-être qu’il y aura une double célébratio­n. régulière qu’ils réalisent en championna­t de France, tous les espoirs sont permis.

Bien sûr, il y a cet espoir formidable, mais il faut rester humbles.

La saison prochaine, la Roca Team va basculer dans une autre dimension en disputant l’euroligue. Reste à pouvoir accueillir les matchs alors que Gaston-médecin ne répond pas à toutes les normes ? Faut-il pousser les murs ? Bâtir une nouvelle salle ?

C’est la grande question. On sait, après avoir rencontré un représenta­nt de l’euroligue, que la capacité de la salle Gastonméde­cin pose un petit problème. On pourrait toujours envisager une dérogation mais on a bien compris que l’euroligue ne veut pas trop faire d’exception pour que d’autres en demandent à leur tour. Ils ne veulent pas créer trop de précédents et que ça devienne incontrôla­ble, donc je ne sais pas. La question avait déjà été posée il y a quelques années quand on imaginait qu’avec ses résultats on allait devoir changer de dimension. On peut toujours rajouter quelques places dans la salle Gaston-médecin mais pas énormément. Ou alors de voir si

Quand toute l’équipe a été remaniée…

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Du répondant et une sacrée force de caractère ”

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Rob Gray a fait un match époustoufl­ant ”

Avec ce qu’ils ont montré au niveau européen et la saison

 ?? (Photo archives J.-F. Ottonello) ?? Le prince Albert II recevra la Roca Team au Palais princier en fin de saison. les matchs peuvent se jouer en dehors de la Principaut­é, c’est théoriquem­ent possible. Est-ce que c’est souhaitabl­e à long terme ? Je ne pense pas [la solution la plus proche serait l’azur Arena d’antibes, ndlr].
(Photo archives J.-F. Ottonello) Le prince Albert II recevra la Roca Team au Palais princier en fin de saison. les matchs peuvent se jouer en dehors de la Principaut­é, c’est théoriquem­ent possible. Est-ce que c’est souhaitabl­e à long terme ? Je ne pense pas [la solution la plus proche serait l’azur Arena d’antibes, ndlr].

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