Les Heures musicales malgré tout ?
Biot Déjà annulé l’an dernier, le festival renonce cette année à trois concerts en mai. Responsables, artistes et public attendent la suite en fonction des décisions gouvernementales.
Le 38e festival des Heures musicales de Biot pourra-t-il avoir lieu cette année ? Et sous quelle forme ? Comme pour tant d’autres manifestations, les organisateurs s’interrogent quant au devenir de cette manifestation phare de la culture biotoise qui pourrait, à l’instar de la fête des Templiers, connaître une deuxième année de pause forcée, crise sanitaire oblige.
« Nous avons dû tout annuler l’année dernière à cause de la Covid-19, explique la présidente et directrice artistique Liliane Valsecchi. Nous avions prévu d’organiser cette année trois concerts en mai et cinq en juin. La mort dans l’âme nous devons renoncer à la programmation de mai et nous sommes encore dans l’incertitude pour juin. »
Un modèle économique viable ?
Il est vrai que les conditions plaident pour une annulation et pourtant la volonté demeure. L’église Sainte-marie Madeleine, qui accueille les soirées, est un lieu à l’acoustique magnifique et au cadre charmant mais sa capacité est limitée et si des mesures de distanciation doivent être appliquées (à l’instar de ce qui est préconisé pour le culte), le modèle économique du festival paraît difficilement viable. Pourtant l’affiche annoncée a de quoi séduire les mélomanes.
Gautier Capuçon, Stella Almondo...
On n’y retrouve que du beau monde, tels le pianiste Nikolaï Lugansky (mardi 1er juin), le violoncelliste Gautier Capuçon sur deux soirées avec le pianiste Jérôme Ducros (jeudi 3 juin) et la jeune prodige du piano Stella Almondo (vendredi 4 juin), le violoniste Renaud Capuçon, qui fera équipe avec l’altiste Gérard Caussé et le violoncelliste Victor Julien-lafferrière (mercredi 9 juin). Tous ces artistes sont des fidèles du festival et l’on ne compte plus leurs prestations à Biot. Enfin, jeudi 17 juin, c’est le pianiste Bertrand Chamayou qui devrait fermer ce bal prestigieux. Liliane Valsecchi conserve le fol espoir de pouvoir mener à bien cette programmation. C’est pourtant l’incertitude qui domine avec du pour et du contre.
Le pour ? Les mesures annoncées par le gouvernement, avec une réouverture de certains lieux de culture dans le courant du mois de mai, pourraient aussi concerner les festivals qui se tiennent dans des salles ou des lieux clos ? Dans ce cas quelle jauge pourrait-elle être acceptée ? Bien entendu, tout cela reste aussi suspendu aux décisions préfectorales en fonction de l’évolution de la crise sanitaire. Le contre ? Est-ce que le festival et la Ville souhaiteront assumer financièrement le déficit inévitablement engendré par des recettes très minorées et des frais d’organisation importants du fait du niveau de notoriété des artistes engagés ? Faut-il aussi avancer l’heure des concerts, ce qui pose des problèmes d’organisation eu égard au fait que le mois de juin sera encore impacté par un couvre-feu ? Ce mélange d’espoir et d’incertitude est difficile à vivre pour les bénévoles passionnés qui, autour de Liliane Valsecchi, portent cette manifestation.