Nice-Matin (Cannes)

Les Heures musicales malgré tout ?

Biot Déjà annulé l’an dernier, le festival renonce cette année à trois concerts en mai. Responsabl­es, artistes et public attendent la suite en fonction des décisions gouverneme­ntales.

- PHILIPPE DEPETRIS Renseignem­ents et réservatio­ns à l’office du Tourisme de Biot 04.93.65.78.00. www.biot.fr

Le 38e festival des Heures musicales de Biot pourra-t-il avoir lieu cette année ? Et sous quelle forme ? Comme pour tant d’autres manifestat­ions, les organisate­urs s’interrogen­t quant au devenir de cette manifestat­ion phare de la culture biotoise qui pourrait, à l’instar de la fête des Templiers, connaître une deuxième année de pause forcée, crise sanitaire oblige.

« Nous avons dû tout annuler l’année dernière à cause de la Covid-19, explique la présidente et directrice artistique Liliane Valsecchi. Nous avions prévu d’organiser cette année trois concerts en mai et cinq en juin. La mort dans l’âme nous devons renoncer à la programmat­ion de mai et nous sommes encore dans l’incertitud­e pour juin. »

Un modèle économique viable ?

Il est vrai que les conditions plaident pour une annulation et pourtant la volonté demeure. L’église Sainte-marie Madeleine, qui accueille les soirées, est un lieu à l’acoustique magnifique et au cadre charmant mais sa capacité est limitée et si des mesures de distanciat­ion doivent être appliquées (à l’instar de ce qui est préconisé pour le culte), le modèle économique du festival paraît difficilem­ent viable. Pourtant l’affiche annoncée a de quoi séduire les mélomanes.

Gautier Capuçon, Stella Almondo...

On n’y retrouve que du beau monde, tels le pianiste Nikolaï Lugansky (mardi 1er juin), le violoncell­iste Gautier Capuçon sur deux soirées avec le pianiste Jérôme Ducros (jeudi 3 juin) et la jeune prodige du piano Stella Almondo (vendredi 4 juin), le violoniste Renaud Capuçon, qui fera équipe avec l’altiste Gérard Caussé et le violoncell­iste Victor Julien-lafferrièr­e (mercredi 9 juin). Tous ces artistes sont des fidèles du festival et l’on ne compte plus leurs prestation­s à Biot. Enfin, jeudi 17 juin, c’est le pianiste Bertrand Chamayou qui devrait fermer ce bal prestigieu­x. Liliane Valsecchi conserve le fol espoir de pouvoir mener à bien cette programmat­ion. C’est pourtant l’incertitud­e qui domine avec du pour et du contre.

Le pour ? Les mesures annoncées par le gouverneme­nt, avec une réouvertur­e de certains lieux de culture dans le courant du mois de mai, pourraient aussi concerner les festivals qui se tiennent dans des salles ou des lieux clos ? Dans ce cas quelle jauge pourrait-elle être acceptée ? Bien entendu, tout cela reste aussi suspendu aux décisions préfectora­les en fonction de l’évolution de la crise sanitaire. Le contre ? Est-ce que le festival et la Ville souhaitero­nt assumer financière­ment le déficit inévitable­ment engendré par des recettes très minorées et des frais d’organisati­on importants du fait du niveau de notoriété des artistes engagés ? Faut-il aussi avancer l’heure des concerts, ce qui pose des problèmes d’organisati­on eu égard au fait que le mois de juin sera encore impacté par un couvre-feu ? Ce mélange d’espoir et d’incertitud­e est difficile à vivre pour les bénévoles passionnés qui, autour de Liliane Valsecchi, portent cette manifestat­ion.

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 ?? (Photo PH. D.) ?? Le parvis de l’église de Biot un soir de concert. Image du passé ou symbole d’un espoir pour un festival qui pourrait bien connaître sa deuxième année d’annulation.
(Photo PH. D.) Le parvis de l’église de Biot un soir de concert. Image du passé ou symbole d’un espoir pour un festival qui pourrait bien connaître sa deuxième année d’annulation.

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