Nice-Matin (Cannes)

Cafés : « C’est un début de libération »

Sur les terrasses de la zone piétonne de San Remo comme au port, les effluves de café revenus ont le parfum de la liberté et de l’insoucianc­e, pour ceux qui osent sortir.

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Café Renaissanc­e, en français dans le texte. Difficile d’avoir un meilleur symbole. Sous les arcades gothiques de la place Christophe Colomb, il ne reste plus qu’une table de libre. Parfum de café. Service rythmé. Discussion­s animées. Comme un tourbillon de vie qui nous avait tant manqué.

« C’est peut-être le premier jour où nous sommes pleins en terrasse, témoigne la patronne, Angela Conte. Les gens sont désespérés de rester à la maison. Ils ont envie de revivre sans toutes ces restrictio­ns. Certains ont encore peur de sortir. Mais les autres sortent dès qu’ils le peuvent. »

« Pseudonorm­alité »

Pour l’heure, la clientèle est locale. Les étrangers manquent à l’appel, au grand dam d’angela Conte. « San Remo est un lieu touristiqu­e. Nous travaillon­s à 80 % avec une clientèle étrangère. Savoir quand reviendron­t les Français est fondamenta­l pour nous. » En attendant, pas question de se laisser abattre : « Nous sommes optimistes. »

Cap sur la zone piétonne. Dans la via Matteotti tout juste rafraîchie, les terrasses se remplissen­t à nouveau. Et l’activité reprend « piano, piano », témoigne Fabio Compagnucc­i, patron du café Festival . Ce vendredi 30 avril, le ciel maussade n’est pas seul en cause. « Nous sommes à la fin du mois. Et en fin de mois, il n’y a plus d’argent... » Il y a du monde dans les rues, en revanche : « C’est déjà bien. »

Du monde, mais sans excès. La mairie a autorisé le doublement de la superficie des terrasses. Et les cafetiers « essaient de maintenir une distanciat­ion sociale entre les tables », explique notre confrère Carlo Alessi, du site d’informatio­ns Sanremo news.

Côté port aussi, les clients d’un café savourent ces moments privilégié­s. « Cela nous rend un peu de liberté. Mais il nous en manque encore beaucoup. Donc c’est juste un début de libération », tempère Mauro Bonino, 57 ans. Cet enseignant et entraîneur de basket ne boude pas son plaisir pour autant. « C’est très appréciabl­e. Surtout dans une cité aussi merveilleu­se, et un endroit aussi beau!»

Un café au

« goût de liberté »

À une table voisine, deux amies partagent leur premier café en terrasse depuis... Depuis quand, déjà ? « On ne se souvient même plus ! », s’exclame Tina. Elle savoure ce retour à «une pseudo-normalité ». Pour son amie Laura, ce café «a un goût différent de celui de la maison. Un goût de liberté. Espérons que ce soit le début d’une vie normale. » Une vie dans laquelle San Remo finira par retrouver ses fidèles français. « Nous les attendons à coeur ouvert ! »

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Dans la rue piétonne Matteotti, les terrasses se remplissen­t à nouveau, « piano piano ».

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