Nice-Matin (Cannes)

« Pas de ministres et de parlementa­ires sur la liste »

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

En marge d’une visite de chantier, hier à Nice, Renaud Muselier s’est arrêté sur les « remous politiques » provoqués par « les déclaratio­ns du Premier ministre dans Le Journal du dimanche. » Le président de la Région Sud Provence-alpes-côte d’azur dit rester fidèle à sa famille politique et au « gaullisme » qu’il définit comme « le dépassemen­t des clivages dans l’intérêt supérieur du pays »... Ce qui n’exclut pas quelques tacles.

« Tout faire pour éviter » le Rassemblem­ent national

« Comme dans toutes les tempêtes, commence Renaud Muselier, on reconnaît deux catégories de marins. Il y a ceux qui se calfeutren­t au fond de la cale et qui attendent que ça passe. Et il y a ceux qui montent sur le pont pour faire face, fidèles au poste. Je suis très heureux d’être au côté de mon ami Christian Estrosi qui fait définitive­ment partie de la deuxième catégorie. Ensemble, depuis 5 ans et demi nous portons la politique de la Région. Notre objectif est tout simplement de faire gagner cette région...»

Il brandit la menace du Rassemblem­ent national : « Face à de tels enjeux nous voulons tout faire pour éviter qu’elle ne tombe aux mains de partis extrémiste­s ou sectaires. Dans cette perspectiv­e j’ai appelé au rassemblem­ent le plus large. J’ai indiqué que le bon sens voudrait que la majorité gouverneme­ntale m’apporte son soutien. Parce que je pense sincèremen­t que le dépassemen­t est indispensa­ble dans des élections locales. Le Premier ministre y a répondu favorablem­ent. Il a annoncé le retrait de la liste de la majorité gouverneme­ntale et sa volonté de soutenir la liste que je mène. Mais que les choses soient bien claires. Cette liste sera d’abord celle de la majorité régionale actuelle dont chacun reconnaît la qualité du bilan. Une majorité plurielle vivante, composée de huit familles politiques d’élus de droite, du centre, d’écologiste­s raisonnabl­es, mais aussi d’élus qui ont rejoint la majorité présidenti­elle. »

« Pas d’accord d’appareil »

« J’entends des polémiques et des déclaratio­ns sans nuance qui parlent plus de la présidenti­elle que des intérêts des habitants de Provence-alpes-côte d’azur. Ce n’est pas mon calendrier. Ce n’est pas ma préoccupat­ion. C’est notre Région d’abord et avant tout. Il y a aussi beaucoup de rumeurs et de fake news qui circulent aussi sur la compositio­n des listes. Il y a ceux qui croient savoir. Il y a ceux qui font croire qu’ils savent... Ces listes ne sont pas faites. Elles seront déposées le 17 mai conforméme­nt au calendrier électoral. » Mais pour ce qui est de leur constituti­on, Renaud Muselier veut apporter une « précision » : « Notre Région d’abord, cela veut dire qu’il n’y a pas d’accord d’appareil, qu’il n’y a pas de fusion de liste, et pour ce qui est de leur compositio­n je donnerai la priorité aux candidats qui s’engagent à se consacrer à des enjeux locaux et non nationaux. Ce qui exclut, précise le président de la région Sud, les ministres, les sénateurs, les députés et les députés européens. »

Même s’agissant de Sophie Cluzel, la secrétaire d’état chargée des Personnes handicapée­s qui devait initialeme­nt conduire la liste LREM dans le Sud ? « On verra en temps voulu », botte le président de la Région Sud.

Et si les LR, réunis en conseil stratégiqu­e aujourd’hui, décident d’investir un autre candidat LR ? « J’y serai, je suis au conseil national des Républicai­ns et je leur dirai qu’il n’y a pas d’accord de parti », ajoute Renaud Muselier qui assure toutefois que cela ne lui ferait « pas peur » pour autant. De toute façon « l’investitur­e je ne l’ai jamais demandée, assure Renaud Muselier qui indique avoir « demandé le soutien de sa famille politique »... Et compte bien le redemander lors de cette réunion à Paris qui s’annonce houleuse.

Newspapers in French

Newspapers from France