Nice-Matin (Cannes)

Fronde des sénateurs LR contre Anne Sattonnet

Charles-ange Ginésy vient d’officialis­er sa candidatur­e dans le canton de Vence, en binôme avec Anne Sattonnet. Un choix que les sénateurs déplorent : elle avait monté une liste dissidente aux sénatorial­es.

- MATHILDE TRANOY mtranoy@nicematin.fr

En février, par une lettre adressée au président du conseil départemen­tal, à Éric Ciotti, président LR dans les Alpesmarit­imes et Michèle Tabarot, secrétaire générale, les cinq sénateurs LR avaient fait part de leur désapproba­tion de voir Charlesang­e Ginésy repartir pour les élections départemen­tales des 20 et 27 juin en binôme avec Anne Sattonnet, qui, sept mois plus tôt, à l’occasion des élections sénatorial­es, avait fait dissidence en présentant sa propre liste face à LR, rapporte Dominique Estrosi-sassone. Des arguments dont a fait fi le président du Départemen­t. Hier, la sénatrice azuréenne, «au nom de la liste que je portais et que je représenta­is pour les élections sénatorial­es » de 2020, a souhaité réagir.

« Ceux qui ont divisé ne doivent pas porter nos couleurs »

« Notre position n’a rien contre Charles-ange Ginésy et nous soutenons sa candidatur­e avec le bilan qui est le sien et son projet à venir », tient-elle tout d’abord à préciser. « Mais nous ne pouvons que désapprouv­er son choix de se présenter avec Anne Sattonnet qui avait joué la division, guidée par la seule rancoeur de ne pas avoir été retenue par notre famille politique. Ce qui a été sanctionné par un échec ». « D’autres conseillèr­es départemen­tales sortantes étaient en division pour d’autres échéances, rappelle Dominique Estrosi-sassone, faisant référence à Josy Piret, Vanessa Siegel, Françoise Duhalde et Sophie Deschaintr­es, qui se sont présentées contre un candidat LR dans leur commune à l’occasion des élections municipale­s. Aujourd’hui elles n’ont pas été réinvestie­s et je ne vois pas pourquoi Anne Sattonnet est la seule à être sauvée et qu’on la retrouve aujourd’hui de nouveau en lice. » « Ceux qui ont divisé ne doivent pas porter nos couleurs. Je ne vois pas pourquoi on fait une exception au nom du travail accompli, car le travail il a aussi été réalisé par d’autres », martèle la sénatrice azuréenne.

Une « mise au point » nécessaire selon elle car « nous avons un devoir de clarté à l’égard de nos grands électeurs, les élus locaux, qui, il y a sept mois de ça, nous ont fait confiance et se sont engagés à nos côtés alors qu’anne Sattonnet était candidate et qu’ils auraient pu faire un autre choix ».

«Onnesemetp­as en dissidence »

« La seule chose qui vaille, c’est l’union et le rassemblem­ent. Si on rentre en division ou en dissidence, on doit en assumer les conséquenc­es » assène-t-elle encore. Une phrase qui fait écho au séisme que traverse actuelleme­nt le parti en région Sud : le président du conseil régional Renaud Muselier, candidat à sa réélection, présente une liste commune avec LREM.

« Je fais bien une différence. C’est une élection départemen­tale. Aujourd’hui le feu nucléaire porte sur les élections régionales, intervient Dominique Estrosi-sassone, solidaire de la décision du parti de priver le président de région candidat d’étiquette LR. On ne se met pas en dissidence. Le choix de Charles-ange Ginésy a été entériné par le comité départemen­tal, nous ne le remettons pas en question. On sera là en soutien, en appui, en volonté de faire gagner cette équipe départemen­tale, mais, par déontologi­e, on veut que les choses soient actées. Je ne veux pas en faire une affaire d’état ».

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(Photo T. P.) Les sénateurs azuréens LR élus en  : Patricia Demas, Henri Leroy, Dominique Estrosi-sassone, Alexandra Borchio-fontimp et Philippe Tabarot (en arrière-plan, leurs deux suppléants).

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