Nice-Matin (Cannes)

Unédic : la réforme de l’assurance chômage accentue des inégalités sur la reprise d’activité

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Le nouveau mode de calcul de l’allocation de l’assurance chômage va défavorise­r les demandeurs d’emploi qui reprennent une activité à cheval sur deux mois, selon une étude de l’unédic révélée, hier, par la CGT qui y voit une raison supplément­aire de contester la réforme.

Prenant divers exemples de personnes ayant des contrats fractionné­s, l’unédic constate que les nouvelles modalités de calcul, qui doivent entrer en vigueur le 1er juillet, auront pour effet « de verser moins d’allocation­s journalièr­es à un salarié qui reprend une activité à cheval sur deux mois qu’au salarié ayant repris une activité d’une même durée au cours d’un seul et même mois civil ».

« Ces inégalités de traitement, pour des salariés strictemen­t identiques (mêmes salaires, mêmes emplois), peuvent être encore plus importante­s que ce que les premières analyses pouvaient laisser craindre », a commenté le sociologue Mathieu Grégoire en présentant l’étude Unédic lors d’une conférence de presse de la CGT. Cela est la conséquenc­e de l’impact de la réforme du salaire journalier de référence (SJR), base de l’indemnisat­ion, sur les règles complexes du cumul allocation-salaire (activité réduite) qui font que chaque jour supplément­aire d’emploi dans le mois entraîne une diminution de l’indemnisat­ion mensuelle.

Des effets non prévus

Selon Mathieu Grégoire, dans les exemples de l’étude, « dans un mois, il n’y aura plus d’allocation possible à partir du 16e jour d’emploi » contre 25 sous les anciennes règles. Conséquenc­e, pour un contrat de 31 jours qui serait réparti sur deux mois (15 jours sur l’un, 16 sur l’autre), le demandeur ne toucherait qu’un jour d’allocation-chômage sur les deux mois contre un mois entier si ses 31 jours sont sur un seul mois calendaire. « Malgré nos alertes, le gouverneme­nt n’a lui-même pas mesuré tous les effets de la réforme sur l’activité réduite », a dénoncé Denis Gravit, négociateu­r CGT de l’assurance chômage.

La CGT compte faire de « ces inégalités de traitement » un argument supplément­aire dans le recours contre le décret au Conseil d’etat qu’elle déposera probableme­nt « dans la troisième semaine de mai », comme la quasi-totalité des autres syndicats.

Une autre étude de l’unédic commandée par FO avait montré des inégalités en défaveur des allocatair­es ayant été en chômage partiel, en congé maladie ou maternité. Le ministère du Travail a promis de corriger ces « effets non voulus » de la réforme dans un décret correctif.

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