Nice-Matin (Cannes)

Le fondateur de l’école Atman mis en examen

Marc Bozzetto, créateur de l’institut d’ostéopathi­e de Valbonne, contre qui une informatio­n judiciaire avait été ouverte, a par ailleurs été placé sous contrôle judiciaire par la juge d’instructio­n grassoise.

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

Selon nos informatio­ns, confirmées hier par le parquet de Grasse, Marc Bozzetto, 80 ans, fondateur de l’école d’ostéopathi­e Atman de Valbonne, a été mis en examen. C’était le 15 avril dernier. La juge d’instructio­n grassoise, Laurie Phelut, lui a ce jour-là signifié qu’il était mis en examen des chefs « d’agressions sexuelles par personne usant de son autorité ». L’ostéopathe a été laissé libre, sous contrôle judiciaire, avec interdicti­on de prendre contact avec les plaignante­s de quelque façon que ce soit. Le parquet de Grasse avait, en février dernier, confirmé quatre dépôts de plainte annexés au réquisitoi­re introducti­f.

Avancée « extrêmemen­t positive »

Toujours selon nos informatio­ns, six plaintes, au total, sont désormais versées au dossier. Parmi elles, deux constituti­ons de partie civile sont en cours, confirme Me Julien Darras, avocat pénaliste niçois.

L’affaire a éclaté en 2016, au gré d’une plainte déposée au Canada par une étudiante. Elle affirmait avoir été agressée sexuelleme­nt lors d’un symposium. Cette parole outre-atlantique a été le déclencheu­r. En France, six autres femmes que tout oppose – parmi elles une ex-salariée, une sportive de haut niveau, une salariée du monde de la culture, une ancienne étudiante – ont témoigné des mêmes agissement­s.

Sous couvert de séances « d’ostéopathi­e pelvienne », selon ses termes, Marc Bozzetto aurait abusé d’elles. Baisers sur les seins, cunnilingu­s, masturbati­on, mots crus : les récits, terrifiant­s, disent l’emprise, la peur et la sidération, pour des femmes ayant pour la plupart fait leur vie, de devenir victimes de tels actes. Me Julien Darras souligne que cette mise en examen est une avancée extrêmemen­t positive. « Elle va nous permettre d’avoir accès au dossier, de prendre connaissan­ce des charges qui pèsent contre Marc Bozzetto, et de laisser la possibilit­é aux victimes d’être entendues par la juge d’instructio­n. »

Le conseil des deux femmes qui se constituen­t partie civile estime « que la parole va se libérer ». Elle permettra peut-être à d’autres victimes potentiell­es, espèrent les parties civiles, de se joindre au dossier. La défense de Marc Bozzetto n’a pas donné suite à nos demandes de réaction à cette mise en examen. Le praticien continuait ces derniers mois à se déclarer innocent. Dans une interview accordée au journal Le Petit Niçois, Marc Bozzetto se dépeignait en homme « brisé ».

Il s’est depuis mis en retrait de ses fonctions opérationn­elles et de sa pratique de thérapeute.

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(Photos Sébastien Botella et Patrice Lapoirie) Marc Bozzetto,  ans, a fondé l'école d’ostéopathi­e Atman de Valbonne. Il vient d’être mis en examen pour agressions sexuelles.
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