Nice-Matin (Cannes)

Renaud Muselier : « Beaucoup de bêtises ont été dites »

- PROPOS RECUEILLIS PAR LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr

D’une tempête à l’autre. À peine le climat semble-t-il s’apaiser à l’est qu’un nouvel orage gronde à l’ouest. Soutenu par sa famille politique, Renaud Muselier doit gérer le coup de sang du maire de Toulon qui claque la porte de LR. Balloté par les vagues, il s’efforce de tenir le cap en évitant les récifs.

Hubert Falco quitte Les Républicai­ns. Vous comprenez sa décision ?

C’est un homme qui se sent blessé par les propos qui ont été tenus. Tout cela a été très fort et très tendu. Il ne faut jamais humilier les gens. Hubert a pris cette décision en estimant que, compte tenu de son parcours et de ce qu’il a fait pour notre formation politique, pour lutter contre le Rassemblem­ent national, il ne devrait pas être traité de la sorte. Moi, je suis là pour apaiser les choses. C’est mon ami ; je partage sa peine. En ce qui concerne le côté politique, il me soutiendra et fera campagne au côté de François de Canson, qui conduira notre liste dans le Var.

Christian Estrosi pourrait-il être tenté d’imiter son homologue toulonnais ?

Comme moi, Christian estime que la politique locale ne se fait pas à Paris. J’espère qu’il ne suivra pas le même chemin. Il faut panser les plaies.

Vous-même, vous avez été blessé ?

Beaucoup de bêtises ont été dites à mon endroit. Certains ont tenté de tout mélanger en amenant cette campagne locale sur le terrain national. J’ai clarifié la situation au sein de ma formation politique. Son soutien m’a été réaffirmé.

Jamais je ne démissionn­erai des Républicai­ns. C’est ma colonne vertébrale.

On vous accorde l'investitur­e, on vous la retire, on vous la rend… Désormais, la ligne est claire ?

Pour moi, elle est claire depuis le début. La région n’est pas une terre d’expériment­ation politique ; nous ne sommes pas des rats de laboratoir­e. Dans le Sud, on ne se fait rien imposer par Paris.

Éric Ciotti n'a pas ménagé ses critiques àvotreégar­d:c ombinazion­e,

Les mots qui sont excessifs n’ont pas de valeur. Il avait dû mal dormir.

[Il sourit] Un petit cachet et ça ira mieux.

Je ne sais pas, il paraît qu’il est Républicai­n ? Donc il devrait voter pour sa famille, non ? Je suis étonné qu’après toutes les clarificat­ions, Éric Ciotti ait voté contre ma propositio­n de liste. J’ai l’impression qu’il s’égare un peu. J’espère que la raison reviendra.

Selon vous, si les faits sont avérés, il faudrait sanctionne­r Éric Ciotti pour avoir négocié avec le RN en  ?

Je ne suis pas dans les responsabi­lités politiques nationales. Mais je constate qu’eric a eu quelques difficulté­s de langage en déclarant qu’il n’y avait pas de différence entre LR et le RN, hormis la capacité de gouverner.

C’est quand même surprenant.

Mais ce n’est pas mon problème.

Mercredi matin, vous évoquiez la possibilit­é que Sophie Cluzel soit sur votre liste si elle quitte le gouverneme­nt…

J’ai dit qu’il n’y aurait pas de ministre ni de député LREM. Je veux des personnali­tés  % disponible­s. Si elle veut y être, elle sait par quoi elle doit passer.

Pourriez-vous modifier votre liste, entre le premier et le second tour, pour intégrer des élus de gauche qui souhaitera­ient vous rejoindre ?

Je ne fais pas de politique-fiction.

Vous n'avez jamais eu le sentiment d'être instrument­alisé par LREM pour fragiliser votre parti avant la présidenti­elle ?

Écoutez, je ne suis pas dans la campagne nationale. Je m’occupe de la Région.

Soutiendre­z-vous le candidat LR, quel qu'il soit, en  ?

Je l’ai toujours fait. Mais pour l’instant, il n’y en a pas ! Les deux noms qui circulent, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, ne sont plus membres des Républicai­ns. Je souhaite qu’on trouve le dispositif qui nous permette de porter au plus haut nos valeurs républicai­nes.

Vous excluez de participer, un jour ou l'autre, à un gouverneme­nt sous la présidence d'emmanuel Macron ?

Je n’ai aucune ambition nationale.

Je ne cherche ni strapontin, ni maroquin, ni secrétaria­t d’état.

Certains observateu­rs ont relevé la similitude de votre slogan de campagne, « La Région d'abord », avec « La France d'abord » de Jean-marie Le Pen.

N'est-ce pas maladroit ?

Je ne sais pas si c’est maladroit. Je pense qu’il est important de rappeler que, pendant que certains députés européens se promènent à travers le monde, pendant que d’autres songent toute la journée à la présidenti­elle, moi je ne pense qu’à la région.

Il a confirmé qu’il ne voterait pas pour vous le  juin…

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(Photo Frank Muller) Pour Renaud Muselier, la ligne est claire : « Dans le Sud, on ne se fait rien imposer par Paris. »

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