Écologistes, PS et PCF font l’union sans LFI
En marge des tornades qui secouent la droite, les partis de gauche veulent faire entendre leur différence aux régionales. En désordre de bataille depuis cinq mois, tiraillés du vert au rouge, ils semblent enfin prêts à émerger du brouillard.
Une liste d’union devrait être présentée vendredi matin à Marseille. Union partielle, certes, puisque réduite à quatre entités : le Pôle écologiste, le PS, le PCF et Génération.s. Mais union malgré tout, même si LFI ne figure pas sur la feuille de match.
« Nous sommes extrêmement déçus, soupire Marina Mesure, cheffe de file de LFI. Nous avions réussi à coaliser les volontés, politiques ou membres de la société civile, au sein du mouvement “Il est temps”. Nos efforts ont été balayés par l’intransigeance d’une poignée de personnes. C’est une trahison ! »
« Governatori, c’est inacceptable ! »
Dans le viseur de l’insoumise : le Varois Jean-laurent Félizia, désigné tête de liste du Pôle écologiste le 30 mars « sans concertation avec les autres formations », et le Niçois Jeanmarc Governatori. Ce dernier, chef de file du Pôle dans les Alpes-maritimes, a fait de l’exclusion de LFI la condition sine qua non de son engagement.
« Pour le PCF, j’étais prêt à faire un effort, admet le coprésident de Cap écologie. Mais pour un parti incarné par Jean-luc Mélenchon, avec ce fonctionnement monarchique, ce n’est pas possible. C’est ma volonté, j’assume ! »
« Du coup, grince Marina Mesure, nous étudions la possibilité de constituer une liste avec les autres membres du collectif “Il est temps” ».
Au risque de fractionner de nouveau les voix de gauche ? La porte-parole écarte les bras : « Ce n’est pas notre choix. Nous voulons que nos idées soient représentées. Ce ne sera pas le cas avec Félizia et Governatori. » Une opinion partagée par les communistes azuréens. « La tête de liste proposée pour les Alpes-maritimes est inacceptable, tempête Robert Injey, membre du conseil du PCF 06. Governatori ne partage aucune de nos valeurs. »
Problème : le PCF des Bouches-durhône s’est prononcé favorablement à cette liste d’union. « Pour des raisons liées aux élections départementales, suggère Injey. Alors même que tout porte à croire que cet attelage se ralliera à Renaud Muselier au soir du premier tour ! »
Déception manifeste
Qui sera le pendant de Jean-marc Governatori dans les Bouches-durhône ? Pas Olivia Fortin. La porteparole du collectif citoyen « Mad Mars », l’une des têtes de pont du Printemps marseillais, a estimé hier soir que « les conditions de l’union ne sont pas, mais alors vraiment pas réunies ». Elle appelle à voter « pour les listes progressistes qui seront présentées ». Du bout des lèvres. Et avec une déception manifeste.