Nice-Matin (Cannes)

Écologiste­s, PS et PCF font l’union sans LFI

- LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

En marge des tornades qui secouent la droite, les partis de gauche veulent faire entendre leur différence aux régionales. En désordre de bataille depuis cinq mois, tiraillés du vert au rouge, ils semblent enfin prêts à émerger du brouillard.

Une liste d’union devrait être présentée vendredi matin à Marseille. Union partielle, certes, puisque réduite à quatre entités : le Pôle écologiste, le PS, le PCF et Génération.s. Mais union malgré tout, même si LFI ne figure pas sur la feuille de match.

« Nous sommes extrêmemen­t déçus, soupire Marina Mesure, cheffe de file de LFI. Nous avions réussi à coaliser les volontés, politiques ou membres de la société civile, au sein du mouvement “Il est temps”. Nos efforts ont été balayés par l’intransige­ance d’une poignée de personnes. C’est une trahison ! »

« Governator­i, c’est inacceptab­le ! »

Dans le viseur de l’insoumise : le Varois Jean-laurent Félizia, désigné tête de liste du Pôle écologiste le 30 mars « sans concertati­on avec les autres formations », et le Niçois Jeanmarc Governator­i. Ce dernier, chef de file du Pôle dans les Alpes-maritimes, a fait de l’exclusion de LFI la condition sine qua non de son engagement.

« Pour le PCF, j’étais prêt à faire un effort, admet le coprésiden­t de Cap écologie. Mais pour un parti incarné par Jean-luc Mélenchon, avec ce fonctionne­ment monarchiqu­e, ce n’est pas possible. C’est ma volonté, j’assume ! »

« Du coup, grince Marina Mesure, nous étudions la possibilit­é de constituer une liste avec les autres membres du collectif “Il est temps” ».

Au risque de fractionne­r de nouveau les voix de gauche ? La porte-parole écarte les bras : « Ce n’est pas notre choix. Nous voulons que nos idées soient représenté­es. Ce ne sera pas le cas avec Félizia et Governator­i. » Une opinion partagée par les communiste­s azuréens. « La tête de liste proposée pour les Alpes-maritimes est inacceptab­le, tempête Robert Injey, membre du conseil du PCF 06. Governator­i ne partage aucune de nos valeurs. »

Problème : le PCF des Bouches-durhône s’est prononcé favorablem­ent à cette liste d’union. « Pour des raisons liées aux élections départemen­tales, suggère Injey. Alors même que tout porte à croire que cet attelage se ralliera à Renaud Muselier au soir du premier tour ! »

Déception manifeste

Qui sera le pendant de Jean-marc Governator­i dans les Bouches-durhône ? Pas Olivia Fortin. La porteparol­e du collectif citoyen « Mad Mars », l’une des têtes de pont du Printemps marseillai­s, a estimé hier soir que « les conditions de l’union ne sont pas, mais alors vraiment pas réunies ». Elle appelle à voter « pour les listes progressis­tes qui seront présentées ». Du bout des lèvres. Et avec une déception manifeste.

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(Photo d’archives Sophie Louvet) « Nous étudions la possibilit­é de constituer une liste avec les autres membres du collectif Il est temps », affirme Marina Mesure, cheffe de file des Insoumis aux régionales.

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