Un Cannois soupçonné d’avoir escroqué le ministère de la Défense belge en lui vendant de faux masques
Un homme domicilié à Cannes, gérant d’avrox, une société luxembourgeoise, a été interpellé mardi par la section financière de la police judiciaire de Nice et placé en garde à vue.
Il devait être déféré hier devant le parquet général d’aix-en-provence avant d’être, probablement, mis à disposition de la justice belge qui enquête sur lui. L’homme d’affaires est soupçonné, avec trois complices, d’avoir escroqué le ministère de la Défense belge en lui vendant pour 32 millions d’euros de masques de protection. Non seulement ces masques ne seraient pas aux normes mais ils pourraient même présenter des risques pour la santé.
Des perquisitions sont également intervenues mardi au Portugal et au Luxembourg à la demande du parquet bruxellois qui reproche à la société Avrox d’avoir produit de faux documents pour décrocher ce juteux marché public.
Mandat d’arrêt européen
Les policiers de l’office central anti-corruption enquêtent au sein du ministère de la Défense pour vérifier si ce scandale est lié à une négligence ou si des fonctionnaires ont pu être corrompus. Les enquêteurs s’intéressent de près à Avrox, société plutôt spécialisée dans le négoce de… voitures et dans le transport de voyageurs. Elle aurait berné le ministère en affirmant avoir déjà fourni 250 000 masques en tissu à un autre client dont le nom restait un mystère. Or, un média belge a découvert que ce client était en réalité une société offshore basée à l’île Maurice. Les masques incriminés sont pour l’instant remisés dans l’attente de l’avis du Conseil supérieur de la santé belge, des traces d’argent et de titane ayant été découvertes.
Le suspect cannois, contre lequel un mandat d’arrêt européen a été délivré, se retrouve au coeur de cette affaire pour laquelle il risque des poursuites pour « faux, usage de faux, escroquerie, blanchiment, entrave à la liberté des enchères ».