Artisans et producteurs de retour au marché
Si la culture de morilles reste en France peu courante et délicate car totalement dépendante de la nature et de ses aléas, le moment est toujours magique, lorsqu’aux premiers rayons du soleil printanier, le champignon sort de terre. Comme en témoigne Julie Noblet « C’est une belle récompense car jusqu’au bout le résultat est incertain, on n’est jamais à l’abri d’une mésaventure de dernière minute comme le gel par exemple. Il semblerait que l’on soit à 50 % des naissances de nos morilles. Tout cela, on le doit aux efforts de réflexion et de mise en pratique du processus de culture et surtout sur la réflexion d’un procédé d’arrosage imparable que l’on a perfectionné cette année. Je vais donc doubler ma mise se félicite-t-elle. Lundi 12 avril, on a eu le plaisir de faire notre première cueillette pour un client très spécial… nous ! On a dégusté le travail d’un dur labeur. Pour l’instant le goût, le parfum et l’esthétique sont au rendez-vous. » La récompense est d’autant plus belle que l’année dernière leur première récolte est arrivée lors du 1er confinement. Ils ont dû ainsi supporter la fermeture des établissements de restauration, leurs principaux clients, alors que leur volonté était de faire découvrir la qualité de leurs morilles aux restaurateurs du département. « Coup dur et fatalité, rebelote cette année », commente Julie. Le couple de producteurs ne baisse pourtant pas les bras, bien déterminé à continuer ses efforts afin que la culture du précieux champignon perdure, car l’investissement financier est colossal. « Pour ce faire, nous allons renouveler notre présence au marché des producteurs de Mouanssartoux le mercredi après-midi, et continuer le dimanche matin à Gourdon », indique Julie. C’est il y a un an, dans le contexte particulier de la crise sanitaire, que le couple de cultivateurs avait décidé de mettre en place un syndicat agricole regroupant des artisans et producteurs locaux avec le souhait de mettre en avant le savoir-faire et le terroir des montagnes.
« Consommer local »
« On souhaitait aussi apporter une nouvelle dynamique et toucher une autre clientèle pour faire revenir les locaux dans notre petit village et leur donner l’envie de consommer local, poursuit l’intéressée. C’est ainsi qu’est né le 12 juillet dernier, le marché de Gourdon avec une petite dizaine d’exposants. Notre volonté, c’est de donner au public la qualité, la diversité, le local, le bio et des produits de saison, à la fois pour faire vivre nos montagnes et pour le bien-être de chacun. Pour la reprise, le marché se tiendra sur le parking du jeu de boules, face à l’auberge. Je vous réserve de jolies surprises » s’exclame Julie Noblet. J’ai pris soin de sélectionner avec beaucoup d’attention de nouveaux exposants, comme par exemple les éleveurs du Baou de Saintjeannet que je suis heureuse d’accueillir parmi nous, d’autant plus qu’ils ont été impactés par la tempête Alex. Ce sont des gens qui travaillent dur et qui ont le mérite de valoriser un métier plus que difficile », souligne-t-elle. Toutes les nouveautés (voir encadré) viendront s’ajouter aux exposants déjà présents en 2020. Attention toutefois, suite aux dernières mesures gouvernementales, le marché des 9 et 16 mai sera obligé d’accueillir uniquement l’alimentaire, puis sera ouvert à tous les artisans dès le 23 mai.