Nice-Matin (Cannes)

Artisans et producteur­s de retour au marché

- STÉPHANIE C. N.B. : tous les dimanches, de 9 à 14 h.

Si la culture de morilles reste en France peu courante et délicate car totalement dépendante de la nature et de ses aléas, le moment est toujours magique, lorsqu’aux premiers rayons du soleil printanier, le champignon sort de terre. Comme en témoigne Julie Noblet « C’est une belle récompense car jusqu’au bout le résultat est incertain, on n’est jamais à l’abri d’une mésaventur­e de dernière minute comme le gel par exemple. Il semblerait que l’on soit à 50 % des naissances de nos morilles. Tout cela, on le doit aux efforts de réflexion et de mise en pratique du processus de culture et surtout sur la réflexion d’un procédé d’arrosage imparable que l’on a perfection­né cette année. Je vais donc doubler ma mise se félicite-t-elle. Lundi 12 avril, on a eu le plaisir de faire notre première cueillette pour un client très spécial… nous ! On a dégusté le travail d’un dur labeur. Pour l’instant le goût, le parfum et l’esthétique sont au rendez-vous. » La récompense est d’autant plus belle que l’année dernière leur première récolte est arrivée lors du 1er confinemen­t. Ils ont dû ainsi supporter la fermeture des établissem­ents de restaurati­on, leurs principaux clients, alors que leur volonté était de faire découvrir la qualité de leurs morilles aux restaurate­urs du départemen­t. « Coup dur et fatalité, rebelote cette année », commente Julie. Le couple de producteur­s ne baisse pourtant pas les bras, bien déterminé à continuer ses efforts afin que la culture du précieux champignon perdure, car l’investisse­ment financier est colossal. « Pour ce faire, nous allons renouveler notre présence au marché des producteur­s de Mouanssart­oux le mercredi après-midi, et continuer le dimanche matin à Gourdon », indique Julie. C’est il y a un an, dans le contexte particulie­r de la crise sanitaire, que le couple de cultivateu­rs avait décidé de mettre en place un syndicat agricole regroupant des artisans et producteur­s locaux avec le souhait de mettre en avant le savoir-faire et le terroir des montagnes.

« Consommer local »

« On souhaitait aussi apporter une nouvelle dynamique et toucher une autre clientèle pour faire revenir les locaux dans notre petit village et leur donner l’envie de consommer local, poursuit l’intéressée. C’est ainsi qu’est né le 12 juillet dernier, le marché de Gourdon avec une petite dizaine d’exposants. Notre volonté, c’est de donner au public la qualité, la diversité, le local, le bio et des produits de saison, à la fois pour faire vivre nos montagnes et pour le bien-être de chacun. Pour la reprise, le marché se tiendra sur le parking du jeu de boules, face à l’auberge. Je vous réserve de jolies surprises » s’exclame Julie Noblet. J’ai pris soin de sélectionn­er avec beaucoup d’attention de nouveaux exposants, comme par exemple les éleveurs du Baou de Saintjeann­et que je suis heureuse d’accueillir parmi nous, d’autant plus qu’ils ont été impactés par la tempête Alex. Ce sont des gens qui travaillen­t dur et qui ont le mérite de valoriser un métier plus que difficile », souligne-t-elle. Toutes les nouveautés (voir encadré) viendront s’ajouter aux exposants déjà présents en 2020. Attention toutefois, suite aux dernières mesures gouverneme­ntales, le marché des 9 et 16 mai sera obligé d’accueillir uniquement l’alimentair­e, puis sera ouvert à tous les artisans dès le 23 mai.

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(Photo J. N.) Le parfum, le goût et l’esthétique sont au rendez-vous.

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