Un policier tué à Avignon dans une opération antidrogue Face à une amie, Lelandais vacille mais tient bon
Le drame est survenu hier alors que l’exécutif a placé la lutte contre les trafics au coeur de ses priorités.
Tout est mis en oeuvre pour que cet acte odieux ne reste pas impuni », a souligné Jean Castex, qui a annoncé la nouvelle hier sur Twitter.
Selon les premiers éléments, vers 18 h 30, le policier décédé et son équipage ont été requis « pour des perturbateurs en centre-ville à proximité d’un point de deal », a expliqué une source policière.
L’auteur présumé aurait pris la fuite en trottinette
À leur arrivée, ils « auraient constaté une transaction » et « tenté d’interpeller plusieurs individus se livrant à la revente de stupéfiants ». Un homme a alors « fait feu à plusieurs reprises » sur le policier. L’auteur présumé des tirs aurait alors pris la fuite « en trottinette ». Selon des sources syndicales, le policier tué avait une quarantaine d’années. Sur Twitter, le syndicat Unité SGP Police a présenté ses condoléances aux proches de la victime, « lâchement abattu (e) en intervention ».
La mort de ce policier survient dans un contexte marqué pour les forces de l’ordre par le traumatisme de l’assassinat djihadiste de Stéphanie Monfermé,
une fonctionnaire de police tuée à coups de couteau dans le commissariat de Rambouillet il y a une dizaine de jours à peine.
Elle intervient aussi alors que l’exécutif a ces derniers mois érigé la sécurité au premier rang de ses priorités, à un an de l’élection présidentielle.
Dans un entretien accordé au Figaro Emmanuel Macron a récemment fait de l’éradication des trafics de stupéfiants « la mère des batailles » et son ministre de l’intérieur Gérald Darmanin salue régulièrement sur Twitter les « démantèlements » de « points de deal ». Ce dernier s’est rendu sur place hier soir.
Xavier Bertrand dénonce un « échec total »
À la mi-avril, le chef de l’état s’était même rendu à Montpellier pour une visite consacrée à ce thème, et il y avait notamment passé 40 minutes dans une voiture avec des policiers de la brigade anticriminalité qui lui avaient montré des points de deal de la ville.
La droite et le RN dénoncent pour leur part « l’échec total », selon le mot du candidat ex-lr à la présidentielle Xavier Bertrand, du gouvernement en matière de sécurité.
Tout récemment, mi-avril, lors d’une intervention baptisée « coca », sept Vauclusiens avaient été interpellés pour trafic de stupéfiants par la brigade de recherche de la gendarmerie d’avignon. Quelque armes et de nombreuses munitions de divers calibres avaient été récupérées à cette occasion.
Au troisième jour de son procès pour le meurtre d’arthur Noyer, Nordahl Lelandais a visiblement été ébranlé par le témoignage d’une amie hier, mais les exhortations de cette dernière n’ont pas permis de le faire revenir sur sa version d’une bagarre déclenchée par la victime.
L’amie en question a raconté à la barre une soirée passée avec Lelandais, environ 36 h après la mort du caporal Noyer. « Il était bien, il était beau, il était festif, normal. Il était comme toujours ». « Ce soir-là, on a passé une excellente soirée », dit cette jeune femme.
« Vos nuits sont pires que les miennes »
Mais quand elle apprend qu’il est accusé des meurtres d’arthur Noyer et de Maëlys, 8 ans, quelques mois plus tard en 2017, elle est « ahurie ». Se tournant vers le box des accusés, elle lance : «Tu leur dois la vérité, Nordahl. » Lelandais, vêtu d’un polo blanc à manches longues, acquiesce de la tête puis se lève.
Il prend un moment pour contenir ses larmes. Participer à cette soirée du 13 avril, pour lui, « c’était une carapace », admet-il tout juste. Le président insiste sur son comportement ce soir-là : « Comment on arrive à passer une soirée festive, à être dragueur, alors qu’on a commis un crime 36 h plus tôt ? »
« Par la suite, mes nuits n’ont pas été les mêmes », répond Lelandais, se tournant immédiatement vers la famille d’arthur Noyer. « Je suis vraiment désolé de vous dire ça, monsieur et madame Noyer ». « Je sais que vos nuits sont pires que les miennes ».
La mère d’arthur le regarde calmement, et fait «oui» de la tête.
« coca »